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«Symphonissime» (France 2) : Un divertissement qui tient la note


Dans les télé-crochets tels que The Voice, dans les publicités, dans certains divertissements comme N’oubliez pas les paroles, dans des émissions dédiées à la musique tels que Taratata, en fond sonore de très nombreux programmes de genres différents… Difficile d’échapper à la musique à la télévision tant elle est présente pratiquement partout. Mais à force de l’exploiter dans un but commercial, ou simplement d'entendre un morceau encore et encore du fait de sa popularité, écoutons-nous encore véritablement ce que l’on nous fait entendre ? Est-ce qu’à force de les entendre, certains bijoux musicaux ne représentent guère plus d’intérêt pour nous qu’une musique d’ascenseur ? Pour tenter de remédier à ce triste constat, France 2 a proposé sa solution : «Symphonissime».




Prévu à l’origine pour la case du vendredi soir sur France 3, ce nouveau divertissement a finalement atterri dans celle plus exposée du samedi soir sur France 2. Preuve certainement que le résultat était encore meilleur que ce qui avait été imaginé. Et en effet, il n’y a pas de quoi être déçu.


Au programme : dans le décor chic et majestueux du théâtre du Châtelet à Paris, les grands noms de la chanson française, comme Florent Pagny, Vianney ou encore Pascal Obispo, étaient invités à se produire en compagnie d’un orchestre symphonique dirigé par le musicien Yvan Cassar, qui a collaboré avec de nombreuses stars de la musique allant de Johnny Hallyday à Mylène Farmer en passant par Claude Nougaro. Pour l’occasion, les morceaux avaient été spécialement adaptés afin d’être le plus fluide et le plus charmant possible en version symphonique. De plus, entre quelques performances sur la scène du théâtre, la caméra de France 2 se baladait en coulisses, où un grand espace détente avait été aménagé de sorte à permettre aux artistes présents de chanter en acoustique ou d’improviser entre eux.


Spontanément, évoquer la musique classique par le biais d’un orchestre symphonique et l’associer au service public est un concept qui peut en effrayer plus d’un, imaginant quelque chose de nécessairement profondément soporifique. Pourtant, que ces personnes se détrompent : ici, ce sont des morceaux pour la plupart récents qui ont été réorchestré en version symphonique. A première vue, le mélange des genres peut, d’ailleurs, paraître surprenant. Néanmoins, l’association des deux fonctionne très bien. Elle est même vite oubliée face à l’impression de grandeur, d’élévation qu’apporte l’orchestre à chacun des morceaux interprétés. La mise en scène étant épurée (l’orchestre est installé sur la scène, derrière l’artiste), ce réarrangement contribue à nous faire prêter davantage d’égard au texte des chansons, que ce soit au choix de mots, à la portée de phrases prononcées ou à l’interprétation qui peut en être données. Dans un autre registre, les versions acoustiques proposées au cours du programme magnifient tout autant les chansons, en s’attachant ici plutôt à une certaine idée de pureté dans la généreuse simplicité d’une rencontre entre une voix et un unique instrument.


Comme il est commun de dire que des images parlent parfois plus que des mots, voici un florilège de quelques prestations marquantes, émouvantes ou enivrantes à voir, ou plutôt à écouter, parmi la vingtaine de chansons interprétée au cours des deux heures de programme, si vous avez encore besoin d’être convaincu/e de la pertinence de vous organiser prochainement une soirée avec ce divertissement en fond sonore pour pouvoir vous relaxer un peu et gâter vos oreilles.


Calogero – «Yalla» (2004)



Elodie Frégé – «La ceinture» (2006)



Dany Brillant – «Je m’voyais déjà» (2020, reprise de la chanson de Charles Aznavour)



Louane – «Donne-moi ton cœur» (2020)



Julien Doré – «La fièvre» (2020)




Avec un score correct de 2,3 millions de téléspectateurs (10,5% de part de marché, 3e chaîne nationale) devant Symphonissime samedi, il n’est pas improbable (du moins, nous ne pouvons que l’espérer) de voir d’autres nouveaux numéros être diffusés dans les prochains mois. En attendant, place de nouveau à la musique !

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