L’addition – Novembre 2021
Vous avez fini votre mois ? Vous désirez l’addition ? Très bien, la voici !
Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité médias ces derniers temps ? Heureusement, Televidilo est là pour vous proposer une piqûre de rappel (hum hum) de ce que vous avez peut-être manqué : chaque fin de mois, revenons ensemble, sous forme d’addition (fin de mois, fin de repas, addition… Vous l'avez ?), sur quelques découvertes et enseignements à tirer de ce qui s’est passé à la télévision durant le mois qui vient de s’écouler. Actus, zoom sur l'actualité télé prédominante du mois, conseils séries ou programmes télé pour vous aider à trouver quoi regarder à la télévision, conseils lecture pour aller plus loin que cette addition pour porter un regard enrichi et critique sur les médias, flashback sur la télé d’il y a une ou plusieurs années, mois pour mois… Comme dans un repas, ou au cours du mois écoulé, il y en a pour tous les goûts ! Alors ? Vous n’allez quand même pas repartir de ce mois-repas sans l’addition ?
Conflit d'intérêts. Thomas Sotto se fera plus discret durant les prochains mois, le temps de la campagne pour l’élection présidentielle.
En effet, le 8 novembre dernier, le journaliste de France 2 a fait savoir au Parisien qu’il est actuellement en couple avec Mayada Boulos, qui se trouve être la directrice de la communication du premier ministre Jean Castex. Ainsi, pour éviter d’alimenter tout soupçon de connivence entre la chaîne du service public, et plus largement les journalistes et médias, avec le gouvernement, Thomas Sotto a annoncé qu’il se retire de la co-présentation du programme politique de la deux «Elysée 2022». Le journaliste estime qu’il s’agit là d’une décision «difficile» mais qui était «inéluctable» : établir un lien de confiance avec les téléspectatrices et téléspectateurs «prend du temps», «cela se construit petit à petit, alors que la défiance, elle, arrive à la vitesse de l’éclair». Thomas Sotto continuera, néanmoins, de co-animer la matinale de France 2 «Télématin», ainsi que d’être le joker de Laurent Delahousse à la présentation du JT de 20h de la chaîne. «Ma seule consolation, c’est d’être le premier homme [nb: à la télévision française] à s’effacer pour une femme alors que jusqu’à présent, c’était toujours elles qui étaient priées de rester à la maison» ajoute Thomas Sotto durant l’entretien. Il est vrai que le journaliste donnera peut-être ainsi l’exemple chez les présentateurs et journalistes hommes, peu enclins jusqu’alors à se soumettre à cette décision cohérente à ce niveau de visibilité et de responsabilité (qui fait, malgré tout, débat), une décision qui n’a pas de raisons (si ce n’est un sexisme et un égoïsme assumé) de concerner que leurs collègues femmes.
Pour aller plus loin sur le sujet des liaisons entre personnalités politiques et journalistes, ainsi que les précédents en France, vous pouvez lire cet autre article du Parisien consacré au sujet et paru au même moment.
Grève. Pendant six jours, du 18 au 23 novembre dernier, la principale information relayée par la rédaction de la chaîne française d’infos internationales en continu France 24 était tout autre que ses consœurs : France 24 était en grève.
En cause ? L’épuisement d’une rédaction qui travaille depuis des années «à flux tendu». Les raisons à cela sont multiples : «une profonde dégradation des conditions de travail» provoquée, à la fois, par une plus forte précarité, l’absence de revalorisation salariale ou l’existence de grandes différences de salaires, ainsi qu’«un management toxique» dans certains services, une direction manquant de reconnaissance envers le travail accompli par la rédaction et pouvant se montrer dure, voire méprisante. En cause également un manque de moyens pour la chaîne, à qui le gouvernement a demandé, dans le cadre d’un plan d’économies à l’échelle de l’audiovisuel public, de réaliser 16 millions d’économies (pour un budget d’environ 240 millions d’euros) depuis le début du quinquennat Macron alors que le budget de France 24 est déjà inférieur d’environ 100 millions d’euros à celui de sa principale concurrente sur le créneau des chaînes d’infos internationales en continu, à savoir la chaîne britannique de la BBC, BBC World News. Au début du mois, une motion de défiance à l’égard de la majorité des membres de la direction de France 24 avait déjà été adopté. Les revendications des grévistes étaient claires : favoriser «la réorganisation de la chaîne par compétences et services», mettre en place «un plan de résorption de la précarité» pour les pigistes, ou encore obtenir «des garanties d’un management bienveillant».
La grève a finalement été levé après avoir obtenu quelques avancées, notamment l’embauche de 50 pigistes, titularisés en CDI d’ici fin 2023, ou la diminution du taux d’emploi de personnes précaires, passant de 32% à 20% des personnes employées par la chaîne. Gallagher Fenwick, directeur de l’antenne anglophone de France 24 [France 24 émet en quatre langues : français, anglais, arabe et espagnol], antenne qui concentrait un certain nombre de critiques, a, par ailleurs, quitté ses fonctions, attendant une nouvelle affectation. «On va rester attentif à ce que tout avance et progresse dans le bon sens dans les mois qui viennent. On garde la menace d’une nouvelle motion, d’une nouvelle grève» a fait savoir Antoine Mariotti à l’AFP, une des personnes désignées par les grévistes pour négocier avec la direction et les syndicats.
Afghanistan. Les droits acquis par les femmes afghanes ces vingt dernières années n’en finissent pas de fondre comme neige au soleil depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan cet été. En effet, Le Monde rapporte que dans le cadre de «nouvelles directives religieuses», le ministère taliban de la promotion de la vertu et de la prévention du vice (hum hum) a demandé aux chaînes de télévision afghanes d’«éviter de montrer des feuilletons et séries à l’eau de rose dans lesquels des femmes ont joué». Le ministère demande également que les femmes journalistes portent «le voile islamique» à l’écran, «sans préciser s’il s’agit d’un simple foulard, déjà habituellement porté sur les télévisions afghanes, ou d’un voile plus couvrant» fait remarquer le journal.
Plus largement, les télévisions afghanes sont invitées à éviter les programmes «opposés aux valeurs islamiques et afghanes», notamment ceux qui «insultent la religion ou montrent le prophète et ses compagnons». Une formule également assez évasive, qui laisse donc une grande liberté d’interprétation aux talibans.
Pour rappel, durant le premier régime taliban en Afghanistan entre 1996 et 2001, la télévision, alors à un stade de développement dans le pays bien différent de celui actuellement, était interdite, considérée, parmi d’autres, comme une source de divertissement immorale.
Local. La proximité, avant tout. Le 9 novembre dernier, la ministre de la culture Roselyne Bachelot était au Sénat pour présenter la répartition du budget 2022 du ministère dont elle a la charge. Cette présentation a été l’occasion pour elle d’annoncer le lancement d’un «grand média numérique de la vie locale» pour la fin du premier trimestre de l’année prochaine. Porté à la fois par le service public de télévision et de radio, ce projet se veut être une sorte de déclinaison de France Info (marque d’information développée par l’audiovisuel public à la fois à la radio, à la télévision et sur internet), mais dans une perspective locale et non plus nationale (portée ici par les offres des nombreuses antennes locales de France 3 et les stations locales de France Bleu). «Ce nouveau média numérique de la vie locale alliera information, culture, découverte, divertissement et services», expliquent les principaux concernés dans un communiqué publié dans la foulée. Affaire à suivre donc.
Vous vous souvenez que nous vous avions parlé de débats télévisés dans le cadre de la primaire écologiste lors de l’addition de septembre dernier ?
Et bien, fidèle au message que nous vous avions adressé à l'époque (vous encourager à vous intéresser aux propositions, aux courants de pensée et aux incarnations des différentes familles politiques en vue de l’élection présidentielle du printemps prochain), nous sommes désormais là pour vous rappeler que c’était au tour du camp de la droite de se lancer, ce mois-ci, dans son processus de désignation d’un ou d’une candidate pour les représenter au scrutin.
Les cinq candidats (Michel Barnier, Xavier Bertrand, Eric Ciotti, Philippe Juvin et Valérie Pécresse) à l’investiture de la droite pour l’élection présidentielle lors des trois premiers débats télévisés
Et dans le cadre de la primaire fermé de la droite (enfin, pardon, en vue du vote de ses adhérentes et adhérents au prochain congrès du parti Les Républicains), ce n’est pas deux mais quatre débats (sur des chaînes différentes) que la télévision a proposé à la droite !
En attendant de connaître, début décembre, le nom de la personne qui sera investie par le camp de la droite, il n’est peut-être pas encore trop tard pour vous de savoir ce que ce choix impliquera pour la droite et dans le choix de votre vote au prochain scrutin… ?
Pour revoir le premier débat, diffusé sur LCI le 8 novembre dernier (840 000 téléspectatrices et téléspectateurs, 4,4% du public ce soir-là, leadeuse des chaînes info et 8ème chaîne nationale), c’est par ici
Pour revoir le deuxième débat, diffusé sur BFMTV le 14 novembre dernier (815 000 téléspectatrices et téléspectateurs, 4,1% du public ce soir-là, leadeuse des chaînes info et 6ème chaîne nationale), c’est par ici
Pour revoir le troisième débat, diffusé sur CNews le 21 novembre dernier (620 000 téléspectatrices et téléspectateurs, 3,2% du public ce soir-là, leadeuse des chaînes info et 7ème chaîne nationale), c’est par ici
Quant au dernier débat, il n’est pas encore trop tard pour le voir en direct sur France 2 le soir-même où nous vous transmettons cette addition, soit le 30 novembre !
Emmanuel Macron ne s’est pas encore déclaré candidat à l’élection présidentielle mais, en tant que président sortant, cela ne saurait tarder. A défaut, pour l’heure, de savoir sur quel programme se basera sa probable candidature à sa succession, nous pouvons d’ores et déjà revenir sur ses engagements en 2016 et 2017 pour voir s’il a tenu ceux qui concernaient la télévision.
L’une de ses principales promesses en la matière consistait à «simplifier la réglementation audiovisuelle en matière de publicité, de financement et de diffusion, pour lever les freins à la croissance de la production et de la diffusion audiovisuelles et préparer le basculement numérique, tout en préservant la diversité culturelle». Sur ce point, nous pouvons constater que des avancées ont été obtenues sous son quinquennat: les plateformes de SVOD (Netflix, Amazon Prime Vidéo, Disney+, etc) doivent dorénavant investir entre 20% et 25% de leur chiffre d’affaires réalisé en France dans des productions françaises ; de plus, les chaînes de télévision peuvent désormais diffuser des films le mercredi et vendredi soir, ainsi que le samedi et dimanche en journée, ce qui était auparavant interdit sous prétexte de vouloir empêcher la télé de concurrencer les cinémas aux moments où ils connaissent leur plus grande fréquentation (une règle devenue obsolète à l'heure de l'essor des plateformes de SVOD) ; enfin, le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) et HADOPI (Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des droits sur Internet) vont prochainement fusionner, conférant normalement de plus gros moyens au futur gendarme de l’audiovisuel, notamment en matière de lutte contre le piratage.
Autre promesse faite par Emmanuel Macron lors de la précédente campagne présidentielle : «renforcer le secteur public de l’audiovisuel pour qu’il réponde aux attentes de tous les français et accélère sa transformation numérique, en concentrant les moyens sur des chaînes moins nombreuses mais pleinement dédiées à leur mission de service public», le tout sans toucher à France Ô, qui a «un programme et une justification pleine et entière». Là-dessus, les résultats sont plus contrastés. En effet, la réforme de l’audiovisuel annoncée au début du quinquennat prévoyait bien la suppression de deux chaînes du service public… dont l’une a été finalement sauvé à la faveur de la crise sanitaire (France 4), et l’autre est justement France Ô. Le renforcement de l’audiovisuel public devait également passer par la création de «France médias», un gros groupe rassemblant France Télévisions, Radio France, France Médias Monde (France 24, TV5 Monde, RFI) et l’INA (Institut National de l’Audiovisuel). Finalement, la crise sanitaire a fait revoir l’ordre des priorités et celle-ci n’en fait visiblement plus partie, France Médias n’ayant pas vu le jour et n’étant même plus évoqué. Néanmoins, les initiatives de rapprochement entre les différentes entreprises de l’audiovisuel public se sont multipliées ces derniers mois.
Emmanuel Macron reprendra t-il des engagements vis-à-vis du secteur de l’audiovisuel pour un potentiel second mandat ? Ou bien cherchera t-il à aller au bout des choses concernant les promesses prises pour son premier quinquennat ? A moins que les médias ne fassent plus partie des principaux chantiers à mener pour le prochain mandat ? Réponse dans les prochains mois.
Pour en savoir plus à propos des engagements pris et tenus, plus largement, par Emmanuel Macron à propos des médias, le site «Lui président» recense de façon particulièrement claire, complète et sourcée l’ensemble de ces promesses.
Les mois se suivent et, malheureusement, se ressemblent. Après des rebondissements dans l’affaire Pierre Ménès le mois dernier, c’est, toutes proportions gardées, l’affaire PPDA qui revient à la une de l’actualité médiatique ce mois-ci. Pour bien saisir ce qu'il en est, petit retour en arrière.
Le 19 février dernier, Le Parisien révèle que le célèbre présentateur du JT de 20h de TF1 (1987-2008) Patrick Poivre d’Arvor (PPDA) est visé par une enquête préliminaire pour «viols» par la justice. En effet, la vulgarisatrice scientifique Florence Porcel a déposé plainte contre lui pour l’avoir violée et agressée sexuellement à plusieurs reprises entre 2004 et 2009 dans «un contexte d’emprise psychologique et d’abus de pouvoir». Elle explique dans l’interview qu’elle accorde au journal avoir envisagé de déposer plainte dès 2009 mais y avoir renoncé «par crainte de ne pas être crue au regard du statut de PPDA». Depuis, le mouvement #MeToo est passé par là.
Dans la foulée de la découverte de cette information, Le Parisien, puis Le Monde, relaient le témoignage de plusieurs femmes, pour la plupart sous couvert d’anonymat, qui décrivent des expériences similaires de harcèlement et d’agressions. Plusieurs anciens collègues de PPDA à TF1 choisissent alors de prendre publiquement sa défense, à l’instar de Jean-Pierre Pernaut ou de son ex-femme Claire Chazal, deux autres anciennes stars de l'information de la chaîne. Le 3 mars dernier, soit deux semaines après le début du scandale médiatique, PPDA décide de sortir du silence pour s’exprimer dans le talk-show «Quotidien» (TMC).
«Quotidien» (TMC), le 3 mars 2021
Sur le plateau de Yann Barthès, Patrick Poivre d’Arvor nie fermement les accusations à son encontre, critiquant, dans le cas de Florence Porcel, la volonté de la jeune femme de faire du buzz pour booster les faibles ventes du livre qu’elle vient de sortir, et déplorant, pour ce qui est des autres témoignages recueillis par plusieurs journaux, le recours à l’anonymat qui permettrait de lui nuire en toute impunité. Il annonce alors porter plainte pour diffamation contre Florence Porcel, ainsi que Le Parisien, qui aurait organisé «une campagne» contre lui.
Finalement, en juin dernier, après avoir recueilli 8 plaintes et les témoignages d’une vingtaine de femmes, la justice classe l’enquête sans suite, essentiellement à cause de la prescription des faits reprochés à PPDA (qui ne sont donc pas nécessairement faux, mais simplement trop anciens pour être condamnés par la justice) et, dans le cas de Florence Porcel, qui n’est pas prescrit, pour un manque de preuves pour pouvoir aller plus loin. La plainte déposée par PPDA contre la jeune femme est également classée sans suite, invoquant «une absence de démonstration d’une intention de nuire».
«Tout ceci est uniquement de l’anonymat, toujours de l’anonymat. Jamais une personne ose venir, les yeux dans les yeux, me dire : ‘Non, là, ce n’était pas bien’.» avait notamment déclaré PPDA dans «Quotidien». Le 8 novembre dernier, Libération a donc décidé de le prendre au mot. Après Le Parisien et Le Monde, le journal était donc le troisième à apporter le témoignage de plusieurs victimes supposées, cette fois à visage découvert.
Illustration de l’article de Libération publié le 8 novembre 2021, rassemblant les visages de l’ensemble des victimes présumées de PPDA qui témoignent dans l’article
Les faits de viols, d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel ou de harcèlement moral qui sont reprochés à PPDA s’étendent désormais de 1985 à 2015. «Ces témoignages décrivent Patrick Poivre d’Arvor comme un prédateur sexuel abusant de sa notoriété et usant d’un mode opératoire similaire dans l’approche de ses victimes et dans la brutalité de ses actes, commis sans la moindre tentative de séduction, ni la moindre considération envers les femmes qui osaient refuser ses avances», rapporte Libération. «Lorsqu’il était au faite de sa notoriété, l’homme avait l’habitude, plusieurs fois par semaine, d’inviter des femmes à assister en direct à son JT. […] Après le 20h, lors de la conférence de débriefing, il s’arrangeait pour que les jeunes femmes de la rédaction s’attardent après que tout le monde était parti. Il faisait d’abord une ou deux remarques sur le sujet (de reportage) puis abordait des questions intimes et intrusives : ‘Êtes-vous en couple ?', 'Êtes-vous fidèle ?', 'Êtes-vous heureuse dans votre vie sexuelle ?', 'Quand avez-vous fait l’amour pour la dernière fois ?', 'Vous masturbez-vous ?'» décrit ensuite le journal. La suite, nous vous laissons la découvrir par vous-même en lisant les multiples témoignages accordés à Libération tant ces derniers sont glaçants et que nous ne réussirions pas à retranscrire ici avec fidélité et globalité la tonalité des propos des victimes présumées.
Florence Porcel a, depuis, déposé une nouvelle plainte pour «viol» contre PPDA, avec constitution de partie civile cette fois-ci. L’ensemble des témoignages recueillis par les journaux devrait, cette fois, peser lourdement dans la balance.
«Ce mouvement de libération de la parole des femmes doit continuer, il est utile, il est nécessaire, il est indispensable» assurait Patrick Poivre d’Arvor dans l’interview qu’il avait donné à «Quotidien». C’est chose faite. Et cela ne s’arrêtera certainement pas à lui : les huit femmes qui ont témoigné dans Libération ont, depuis, annoncé le lancement de l’association «#MeTooMédias» dans le but de relayer le combat «des femmes et des hommes qui souffrent silencieusement dans ce milieu médiatique». Nous ne pouvons que leur souhaiter, à présent, de réussir à faire toute la lumière sur les nombreux abus dont nous ne sommes pas (encore) informé mais dont le milieu de la télévision et des médias ne doit pas être exempt tant les rapports de pouvoir et d’influence y sont également bien présents.
Pour lire le témoignage de Stéphanie Khayat, c’est par ici
Pour lire le témoignage de Cécile Delarue, c’est par ici
Pour lire le témoignage d’Hélène Devynck, c’est par ici
Pour lire le témoignage de Cécile Thimoreau, c’est par ici
Pour lire le témoignage de Muriel Reus, c’est par ici
Pour lire le témoignage d’Aude Darlet, c’est par ici
Pour lire le témoignage d’Emmanuelle Dancourt, c’est par ici
Pour lire le témoignage de «Chloé» (témoignage anonyme), c’est par ici
Danse. Qui peut croire que deux hommes ou deux femmes ne peuvent pas danser ensemble ? Cela paraît d'autant plus difficile après avoir vu la performance du chanteur Bilal Hassani avec son partenaire Jordan Mouillerac dans le concours de danse de salon de TF1 «Danse avec les stars», dans lequel le binôme a terminé second. Vous tenez quand même à en avoir le cœur net ? Jugez-en par vous-même à travers un top 3 de ses meilleures prestations que Televidilo a concocté rien que pour vous :
3. Pour (re)voir son paso doble sur un remix de «Hit the road jack» de Ray Charles (le 12 novembre dernier), c’est par ici
2. Pour (re)voir son jive sur «Faith» de Stevie Wonder et Ariana Grande (le 1er octobre dernier), c’est par là
1. Pour (re)voir sa danse contemporaine sur «Kid» d’Eddy de Pretto (le 12 novembre dernier), c’est par ici
Si, en Israël (2010), en Italie (2018), au Danemark (2019), en Australie (2019), au Royaume-Uni (2020) ou encore aux USA (2021), voir un couple du même sexe concourir ensemble dans «Danse avec les stars» s’est déjà vu, il aura donc fallu attendre cette année la 11ème saison de l’adaptation française du divertissement lancé en 2011 pour assister à ça. Une fois encore, nous aurions préféré uniquement parler de ce binôme pour ses performances techniques et la beauté du spectacle qu’il proposait plutôt que de le mentionner avant tout au nom d’une petite avancée télévisuelle en matière d’égalité et de liberté qui devrait aller de soi. Néanmoins, nous parlons du binôme et, dans le cas ici, nous pouvons nous dire que c’est le principal, non ?
Littérature. «L’assommoir», «Nana», «Pot-Bouille», «Au bonheur des dames»… Nous ne comptons plus les romans qui ont fait la notoriété du célèbre écrivain français Emile Zola (1840-1902), que les plus jeunes connaissent assez bien (pour l’étudier largement à l’école). L’ouvrage qui nous intéresse ici, ou plutôt qui a récemment intéressé France 2, c’est «Germinal», publié en 1885.
Pour rappel, l’histoire se déroule dans une mine du nord de la France, où les mineurs et mineuses travaillent dans des conditions terribles, qui plus est pour une bouchée de pain, un travail qui leur permet davantage de survivre que de vivre. Un jour, un jeune homme, Etienne Lantier, à la recherche de travail, débarque à la mine. Il intègre alors rapidement le groupe de mineurs. Seulement, face à l’inaction de la direction de la mine face à la récurrence des incidents, et sa quête perpétuelle de profits grandissants au détriment des mineurs et mineuses, Etienne Lantier va se montrer bien moins passif que ses collègues, au point de tenter de transformer leur colère en une mobilisation structurée capable de défendre et de revendiquer des droits, chose impensable à l’époque et qui se fait, comme vous vous en doutez, pour le meilleur et pour le pire.
Jusqu’à présent, «Germinal» avait fait l’objet de nombreuses adaptations (au cinéma, au théâtre ou en bande-dessinée), mais jamais pour la télévision. C’est désormais chose faite, et très bien faite, avec une série qui propose une noble définition de la solidarité et du syndicalisme, deux objets centraux de cette série qui font de «Germinal» un récit à la résonnance tout à fait contemporaine, à l’heure où nous entendons de plus en plus parler de société individualiste et de précarité en tout genre. De plus, nous ne pouvons évoquer l’aspect moderne de cette histoire sans oublier de mentionner une des intrigues secondaires de la série qui traite de la question des violences conjugales et du viol, déjà bien présents à l’époque même si ces sujets n’étaient pas aussi visibles qu'à l'heure actuelle. Notons, enfin, que la crédibilité de cette adaptation tient grandement, au-delà du formidable jeu d’acteur, aux efforts accordés au réalisme des décors (la série a été tourné dans les Hauts-de-France) et aux costumes, qui aident bien à se plonger dans l’atmosphère du nord de la France de la fin du XIXème siècle.
Au casting : Louis Peres (Etienne Lantier), Guillaume de Tonquédec (le directeur de la mine), Thierry Godard (Toussaint Maheu), Alix Poisson (la Maheude), Jonas Bloquet (Antoine Chaval), ou encore Rose-Marie Perreault (Catherine Maheu).
Pour voir la bande-annonce de «Germinal», c’est par ici
Pour voir ou revoir la série de France 2, c’est par là
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