De A à Z: Retour sur la saison télé 2019-2020 (partie 2)
Ça y est, l’été est là, et les grandes vacances également. Progressivement, les uns après les autres depuis la mi-juin (pour ceux qui ont pu reprendre leurs activités à la suite du confinement), les programmes ont mis un terme à leur saison et leurs équipes peuvent enfin profiter d’un repos bien mérité. La trêve télévisuelle estivale arrive, accompagnée de son lot de rediffusions et de déstockage en masse. Elles semblent bien loin à présent toutes ces promesses et annonces en tout genre faites par les chaînes en début de saison lors de leurs traditionnelles conférences de rentrée. Depuis, le naturel est revenu au galop, ça a cafouillé, ça s’est adapté, ça a bougé. Au bout du compte, qu’allons-nous retenir de cette saison télé ? A présent que cette saison 2019-2020 touche à sa fin, il est l’heure pour nous de dresser le bilan d’une saison télé particulièrement mouvementée cette année.
I comme… Information
Au vue des sujets qui ont fait l’actualité ces derniers mois, nous pouvons incontestablement affirmer que cette saison a été marqué par une forte offre et demande en matière d’information. Si les chaînes d’infos en continu ont, comme à leurs habitudes, couverts en long, en large et en travers ces actualités, l’ampleur de certaines d’entre elles a, chose rare, poussé d’autres chaînes à étendre leur offre d’information. Ainsi, que ce soit au sujet de la réforme des retraites à l’automne ou de la crise sanitaire au printemps, TF1 (uniquement pour le second sujet) et France 2 ont multiplié les éditions spéciales sur leurs antennes plutôt que de laisser leurs chaînes d’infos en continu couvrir seules ces actualités.
Ce constat est assez rassurant pour deux raisons : la première est de voir que le service public remplit pleinement son devoir en proposant des échanges et de la pédagogie sur un sujet d’actualité suscitant beaucoup de réactions ; la seconde est de remarquer qu'une chaîne privée comme TF1 considère toujours que certaines actualités importantes méritent de casser son antenne, malgré ses intérêts économiques.
A noter que ne figurent pas dans ce second tableau la déclinaison quotidienne de Sept à huit proposée en access prime-time du 23 mars au 10 avril sur TF1 (programme qui suivait le quotidien de plusieurs personnes et entreprises au temps du confinement et du coronavirus), ainsi que la retransmission en direct des multiples points de situation du premier ministre.
J comme… Jean-Marc Morandini
Aussi inattendu que cela puisse être, Jean-Marc Morandini semble être le présentateur qui a le mieux réussi à sortir son épingle du jeu cette saison. Inattendu car l’homme officie sur NRJ12 depuis huit ans déjà. S’il avait réussi jusqu’alors à se faire une place sans trop de prétention sur la chaîne, c’est surtout depuis la saison dernière que le présentateur semble monter en puissance. En effet, d’abord par l’obtention d’une quotidienne en début d’après-midi l’année dernière (Crimes & faits divers, la quotidienne), puis à présent par la création de deux nouveaux magazines en prime-time (Urgences et Retrouvailles), en plus des deux autres qu’il a déjà (Crimes et Héritages). Avec ses quatre magazines, il lui arrive donc d’être jusqu’à trois soirs à l’antenne en une semaine. Aujourd’hui, tour de force ou heureux hasard, au regard des difficultés de la chaîne à se renouveler en matière de télé-réalité (NRJ12 ne compte plus que la télé-réalité qui a fait ses grandes heures, Les Anges, dont les premiers épisodes de sa douzième saison lancée en février dernier ont réuni entre 60 000 et 100 000 téléspectateurs, soient des scores particulièrement faibles), Jean-Marc Morandini semble incarner la chaîne, au point de pratiquement faire oublier son image de chaîne racoleuse de télé-réalités. Nous n’en sommes pas à la toute-puissance que peut avoir Cyril Hanouna sur sa chaîne C8, mais ce rapport de force plus que favorable à l’égard de Jean-Marc Morandini par rapport à NRJ12 pourrait dépasser toutes ses attentes, à condition qu’il réussisse à confirmer cela la saison prochaine et qu’il n’ait pas non plus les yeux plus gros que le ventre.
K comme… Koh-Lanta
Avec 24 saisons à son actif, ce jeu diffusé depuis 2001 est devenu un programme emblématique de TF1. Koh Lanta est si populaire qu’il semble, d’ailleurs, irremplaçable. Pourtant, au vue des audiences des dernières saisons, le programme ressemblait de plus en plus à un colosse aux pieds d’argile. En effet, depuis 2016, le jeu est diffusé à raison de deux saisons par an, si bien que ce calendrier ne laisse pas le manque se créer auprès du téléspectateur, qui se détourne donc de plus en plus du programme, qui le lasse. Ainsi, la finale de la précédente saison avait été suivi par "seulement" 3,6 millions de téléspectateurs, plus bas score historique pour Koh Lanta.
Seulement, cela était avant le confinement. Alors que cette nouvelle saison avait été lancé devant 4,6 millions de téléspectateurs, soit un million de téléspectateurs de moins par rapport au lancement de la saison précédente, mais également le pire lancement historique en terme d’audiences pour le programme, l’audience s’est soudainement envolée à 6 voire 7 millions de téléspectateurs suite à l’instauration du confinement en réaction à l’épidémie de coronavirus qui sévissait au moment de la diffusion du programme en France. Nous pourrions alors en déduire que le jeu a mécaniquement vu son audience augmenter du fait qu’il y avait plus de monde devant sa télé pendant le confinement, ce qui est juste mais incomplet. En effet, nous pouvons remarquer que le déconfinement n’a changé en rien l’audience de Koh Lanta, qui s’est maintenue au même niveau que pendant le confinement jusqu’à la fin de la saison, preuve qu’il s’agissait également d’une saison particulièrement réussie en terme de casting et de rebondissements (pensée pour le feu éteint par Joseph, les exploits de Sam, l'élimination de Teheiura avec deux colliers d'immunité ou encore les sales coups de l'apprenti stratège Ahmad), qui plus est boostée par la présence d’anciens candidats emblématiques du programme (coucou Claude).
Si le confinement a permis à un certain nombre de téléspectateurs de prendre plaisir à retrouver Koh Lanta, il serait précipité de prétendre pour autant que cela suffira à enrayer la baisse mécanique d’audience du jeu au fil des saisons et que les téléspectateurs seront tout aussi nombreux à suivre la prochaine saison. Pour en avoir le cœur net, rendez-vous à l’automne prochain à présent.
L comme… Lumni
Pour l’anecdote, à l’origine, France 5 cherchait à développer son offre éducative, principalement à destination des enseignants. C’est pourquoi, en 2008, la chaîne a lancé sur son site «curiosphère.tv», annoncé comme étant «la première web TV éducative». Dessus, nous pouvions y trouver des extraits des programmes de France 5, mais aussi provenant d’autres chaînes du service public, ainsi que du contenu produit spécifiquement pour le site. Ces vidéos couvraient des thèmes comme l’histoire, la culture, l’économie, la citoyenneté ou les sciences. En 2012, dans une volonté de créer plusieurs grandes marques thématiques clairement identifiables en ligne, «curiosphère.tv» est renommé «francetvéducation». S’adressant cette fois plus largement aux parents et aux élèves, la plateforme prenait également en compte l’orientation scolaire et professionnelle ainsi que l’éducation aux médias. En 2019, l’audiovisuel public voulait une nouvelle fois renforcer la visibilité de son offre éducative. C’est pourquoi l’ensemble de ses acteurs a décidé de rassembler son contenu éducatif au sein d’une plateforme commune, «Lumni».
Très rapidement, «Lumni» s'est vue contrainte de devoir faire ses preuves et de montrer de quoi elle est capable. En effet, quelques mois plus tard, début mars, tous les établissements scolaires devaient fermer jusqu’à nouvel ordre face à la menace sanitaire que faisait planer la pandémie de coronavirus sur la France. C’est dans ce contexte que France 4 a choisi de bouleverser ses programmes habituels pour diffuser à l’antenne des cours estampillés «Lumni». Ainsi, pendant quelques semaines, plusieurs professeurs ont proposé des cours dans différentes matières face caméra devant un tableau blanc interactif. Chaque heure était consacrée à un niveau scolaire différent. Même confinés, les enfants pouvaient donc continuer d’apprendre et de réviser. France Télévisions, qui travaillait en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale, se présentait alors comme un solide complément aux cours à distance proposés aux élèves par l’école. Après un lancement sur les chapeaux de roues (jusqu’à un million de téléspectateurs pour la matinée du jour de lancement, c’est dire l’effet de curiosité qu’a eu cette programmation inédite), les différentes tranches «Lumni» ont très vite vu leurs audiences dégringoler, suivies en général par moins de 100 000 téléspectateurs, ce qui est relativement compréhensible au vue du public particulièrement restreint que ces programmes visent.
Quoi qu’il en soit, cette initiative a été à tel point apprécié par un certain nombre de députés et au ministère de la Culture que la décision de fermeture de France 4 pourrait bien être remise en cause. Pour rappel, cette décision avait été prise en 2018, par l’ancienne ministre de la culture Françoise Nyssen, dans le cadre d’un projet de réforme de l’audiovisuel public qui visait à faire d’importantes économies et à investir davantage dans une offre numérique. Prévue pour août 2020, la fermeture de France 4 devait être actée par la validation du projet de réforme à l’assemblée nationale en mars 2020. Seulement, à cause de la crise sanitaire, le calendrier parlementaire a été profondément bousculé. Pour l’heure, au vue du flou maintenu par le ministère de la Culture à ce sujet, France 4 semble avoir obtenu un sursis. Peut-être qu’après avoir longtemps cherché la bonne stratégie éditoriale pour cette chaîne, la crise sanitaire et le confinement qu’elle a entraîné lui auront permis de la trouver : celle d’être une proposition hybride, à cheval entre télévision et plateforme numérique, qui remplit sa mission de service public plutôt que de se soucier en premier lieu de ses objectifs de rentabilité, en assumant pleinement d’être la chaîne des jeunes pour les jeunes en alternant entre programmes éducatifs la journée, dessins-animés après l’école, et films ou séries familiales le soir.
M comme… Mask Singer
Cela faisait bien longtemps que TF1 n’avait pas pris de véritables risques pour renouveler ses divertissements. Et pour le coup, la chaîne n’avait pas fait les choses à moitié. Découvrir quelle personnalité chante sous son costume de licorne, d’abeille, de paon ou de panda, voilà qui était un concept original et audacieux. Annoncé en grandes pompes par TF1, qui misait gros dessus, Mask singer a connu un lancement tonitruant avec 6,6 millions de téléspectateurs, un score que n’avait plus connu la une depuis bien des années pour un divertissement. Puis, face à une mécanique répétitive et donc assez vite lassante, l’audience du programme s’est rapidement tassée, jusqu’à se stabiliser entre 4,5 et 5 millions de téléspectateurs, ce qui fait que Mask singer n’en demeure pas moins une réussite. Celle-ci, au-delà de la fraicheur apportée par ce concept venu d’une culture sud-coréenne à laquelle nous sommes peu habitués chez nous, tient probablement à son casting plus que correct et à son atmosphère bon-enfant partagée par le jury (Kev Adams, Jarry, Alessandra Sublet et Anggun) et l’animateur du programme (Camille Combal). Pour l’heure, une seconde saison de Mask singer est prévue pour cet automne. Espérons que cette nouvelle saison saura confirmer les signes encourageants de la première, de façon à ce que ce divertissement s’installe durablement comme étant un nouveau grand rendez-vous de la chaîne plutôt qu’il ne demeure qu'un joli succès.
N comme… Non, c’est non
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. En 2016, l’ancien footballeur David Ginola créait la surprise en rejoignant M6, inscrivant ainsi son nom à la longue liste de sportifs et autres personnalités estimant que leur notoriété est suffisante pour pouvoir réussir une reconversion à la télévision (non, cela ne suffit pas, il faut un réel talent pour savoir animer, ou ne serait-ce que présenter, correctement un programme). En soi, pour débriefer des matchs de foot (en l’occurrence, l’Euro 2016, dont M6 était co-diffuseuse), David Ginola était tout à fait légitime. Seulement, ce sport est rare sur la chaîne. Il aurait alors pu commenter les matchs de la ligue Europa sur la petite sœur W9, mais l’ancien footballeur semblait être plus à l'aise avec les débriefs d’après-match plutôt que le commentaire de match. Par conséquent, M6 a décidé d’en faire l’une des nouvelles incarnations pour sa chaîne, en lui confiant la présentation de divertissements (La France a un incroyable talent ou Audition secrète : qui deviendra une star sans le savoir ?), de grands primes évènementiels (Les 50 chansons préférées des français, 30 ans de musique sur M6, Summer party : les 50 plus grandes chansons de vos vacances, Les 30 meilleurs tubes des années 80) ou bien de magazines (French in the city).
Malheureusement, celui qui paraissait être destiné à devenir le «Nikos de M6» s’est plutôt révélé être un Nikos low cost. Et oui, n’est pas Nikos qui veut. Au-delà de cela, l’ancien footballeur n’a pas été particulièrement aidé par la chaîne au vue des programmes qui lui ont été confié : pour preuve, French in the city (émission hebdomadaire) a été déprogrammé deux mois après son lancement tandis que Audience secrète a été une large déception en terme d'audience… Il s’est certes vu confié les rênes du divertissement phare de la chaîne (La France a un incroyable talent) mais il n'a pas véritablement pu y faire ses preuves étant donné que l'animateur, quel qu’il soit, a une place minime dans ce genre de show, face au jury et aux candidats du programme (la preuve en est que le divertissement a déjà changé plusieurs fois d’animateur sans que cela n’ait d’incidence sur ses audiences). Au final, David Ginola n’a jamais réussi à trouver sa place sur M6. C’est donc sans regrets que le départ de David Ginola de la présentation de La France a un incroyable talent (et probablement très bientôt de la chaîne) a été accueilli. Souhaitons-lui de pouvoir trouver une chaîne sportive où atterrir (si son projet de reconversion à la télé tient toujours) et pouvoir enfin véritablement faire ce qu’il peut faire de mieux à la télé, c’est-à-dire commenter le football.
O comme… On n’est pas couché
Clap de fin pour On n’est pas couché, le célèbre talk-show du samedi soir de France 2, diffusé à l’antenne depuis 2006. Nombreuses ont été les tentatives d’importation en France de cette institution télévisuelle américaine qu’est le late show, mais rares sont ceux à avoir réussi à le faire comme Laurent Ruquier avec ce programme. A quel prix ? Bien souvent celui de miser sur une recherche constante du buzz, susceptible de faire parler du programme chaque semaine. Cette quête a essentiellement été porté par un duo de chroniqueurs, des toutologues censés émettre un avis critique sur les productions d’artistes ou de politiciens faisant l’actualité, mais qui incarnaient bien souvent le fameux «tribunal médiatique» dont beaucoup parlent, en poussant les invités dans leurs retranchements. Beaucoup d’invités ont juré de ne plus jamais remettre les pieds sur ce plateau après s’être senti manqué de respect, voire lynché ; d’autres, au contraire, recherchaient également la lumière et se prêtaient donc volontiers au jeu de ce talk-show incontournable. Parmi les chroniqueurs emblématiques qu’a connu l’émission en 14 saisons et que celle-ci a permis de révéler ou de faire connaitre du grand public, retenons le duo Eric Zemmour-Eric Naulleau (4 saisons, 2007-2011), Aymeric Caron (3 saisons, 2012-2015), Léa Salamé (2 saisons, 2014-2016) ou bien Yann Moix (3 saisons, 2015-2018). Si le public était un peu plus au rendez-vous chaque semaine et que le programme a connu une telle longévité, c’est justement parce que les téléspectateurs était demandeur de ces clashs de la part de ces chroniqueurs qu’ils adoraient détester.
Depuis la saison 2014-2015, l’érosion de l’audience du programme était amorcée et ne cessait de s’accélérer au fil des saisons. Erosion mécanique dû à l’usure du programme bien évidemment, mais pas seulement. En effet, il semble que les nouveaux duos de chroniqueurs qui se sont succédés (plus rapidement) ces dernières saisons (Yann Moix/Vannessa Burggraf, Yann Moix/Christine Angot, Christine Angot/Charles Consigny) fonctionnaient moins bien aux yeux des téléspectateurs. Nous pouvons également imaginer une certaine lassitude des téléspectateurs vis-à-vis des polémiques à répétition (bien souvent stériles, du buzz pour le buzz). A moins que cela ne soit simplement dû au fait que On n’est pas couché ne soit plus le seul talk-show à avoir la quête de buzz comme ligne éditoriale, si bien que le late-show de France 2 ne devienne plus qu’un talk-show parmi tant d’autres dans lequel le téléspectateur ne retrouvait plus ce qui faisait son charme d’antan. Et malgré la nouvelle version du programme proposée cette saison (nouveau décor, changement du duo de chroniqueurs chaque semaine, volonté affichée de ne plus faire la part belle au buzz), cela n'a pas suffit pour relancer le talk-show. Mais que les fans de Laurent Ruquier ou du talk-show du samedi soir se rassurent, Laurent Ruquier ne s’avoue pas vaincu pour autant. Dès la rentrée prochaine, France 2 a d’ores et déjà annoncé que son animateur vedette serait de nouveau à la tête de cette case horaire, avec un nouveau talk-show, talk-show dont nous ne savons que le nom pour l’heure : On est en direct.
P comme… Peut mieux faire France 2 !
Suite au licenciement de Patrick Sébastien la saison passée, l’un des enjeux pour France 2 était de trouver des nouveautés à proposer et d'avoir quelqu’un pour prendre sa relève en tant que figure de proue des divertissements de la chaîne. Dans l’ensemble, nous pouvons dire que Olivier Minne est celui qui a principalement tiré profit de cette situation puisqu’il s’est vu confié l’animation des deux gros projets de divertissement de la deux cette saison, en l’occurrence Boyard Land et La course des champions. Pourtant, difficile de voir l’animateur comme l’un des grands gagnants de cette saison. En cause, la déception et le gros flop qu’ont été respectivement ces deux nouveaux divertissements en terme d’audience.
D’un côté, Boyard Land n’a cessé de rassembler de moins en moins de téléspectateurs chaque samedi soir, passant de 2,6 millions de téléspectateurs lors du premier numéro, à 2,1 millions dès le deuxième numéro, jusqu’à atteindre 1,8 million lors de son quatrième et dernier numéro. En soi, ces scores témoignent de l’effet de curiosité qu’il y a eu auprès du public autour de ce qui était présenté comme un spin-off de Fort Boyard. Seulement, force est de constater que le programme n’a pas été à la hauteur des attentes. Ce résultat paraît assez mal payé pour France 2 dans la mesure où elle est parvenue à proposer un programme créatif, soigné et visuellement plaisant. Toutefois, Boyard Land paie son manque de rythme, sans compter sans doute son manque d’enjeu, qui peinent à convaincre le téléspectateur de rester jusqu’au bout des deux heures du programme. En espérant que la production pallie aux faiblesses de ce divertissement qui mérite de persévérer avec une deuxième saison la saison prochaine.
D’un autre côté, La course des champions a été un échec bien plus douloureux pour la deux. En effet, l’acquisition de ce format américain (Million dollar mile, lui aussi un échec sur CBS) avait été annoncé en fanfare par France 2, qui semblait miser gros dessus (et pour compte, le programme coûtait 800 000€ par épisode à produire, ce qui représente une somme considérable pour le service public). La chaîne avait même recruté le célèbre judoka Teddy Riner pour le coanimer. Pour autant, cela n’a pas suffi : le premier numéro a attiré «seulement» 1,6 million de téléspectateurs, tandis que le second numéro 1,2 million de téléspectateurs. En même temps, il faut dire que le résultat, une pâle copie de Ninja warrior, émission similaire proposée par TF1, était sacrément décevant par rapport à la promesse de départ. Pour les deux autres numéros déjà tournés qu’il reste à diffuser, souhaitons que la production retravaille le montage du divertissement pour lui donner plus de rythme et d’intensité, dont il manque cruellement, ce qui permettrait peut-être de limiter la casse, même si le mal est déjà fait.
Q comme… Quatre heures quarante
Jamais l’intérêt envers la télévision n’a été aussi fort depuis que Médiamétrie est chargée de mesurer les audiences de la télévision. En avril, chaque français a ainsi passé, en moyenne, 4h40 par jour devant la télévision. Le mois d’avant, la durée d’écoute moyenne atteignait déjà son plus haut niveau historique avec 4h29, contre 3h45 au même moment un an auparavant. Inutile de chercher bien loin une explication : confinement oblige, il a bien fallu s’occuper au mieux avec ce que nous avions à portée de main. Bien entendu, en cette période d’incertitudes provoquées par la crise sanitaire que nous traversons actuellement, les français se sont principalement tournés vers la télévision pour pouvoir s’informer. Mais pas que. Médiamétrie précise, en effet, dans un communiqué publié le 23 avril que «l’augmentation de l’audience s’observe dès huit heures le matin et se confirme tout au long de la journée». Espérons donc que ces deux mois de confinement auront permis de rappeler à ceux et celles qui assurent que la télévision a été ringardisé par l’émergence et l’âge d’or des plateformes de streaming qu’elle conserve encore une certaine utilité.
Et vous, qu’avez-vous retenu de cette saison télé ?
Retrouvez la troisième et dernière partie de cet article dans les prochains jours! Encore un peu de patience!
En attendant, la première partie de cet article est déjà disponible:
https://televidilo.wixsite.com/televidilo/post-unique/2020/07/03/De-A-%C3%A0-Z-Retour-sur-la-saison-t%C3%A9l%C3%A9-2019-2020-partie-1