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«Touche pas à mon poste»: Retour sur dix ans de darka et de rassrah de A à Z


Suivant personnellement attentivement le programme depuis son transfert sur la huit en 2012, au début en tant que grand fan de l’émission, puis ces dernières saisons plutôt comme passionné de télévision, il me paraissait inconcevable, à l’occasion de son dixième anniversaire, de ne pas saluer cette émission haute en couleurs qui a marqué le PAF. Retour sur ce qui a marqué l’histoire de «Touche pas à mon poste» et ce qui a contribué à faire le succès de ce talk-show à la longévité remarquable à travers un abécédaire personnel mais toujours le plus objectif possible !




A comme… Ara Aprikian


Si «Touche pas à mon poste» a d’abord commencé dans une case horaire assez confidentielle sur France 4 (le jeudi en deuxième partie de soirée), c’est grâce à Ara Aprikian que l’émission a pu connaître une plus grande exposition (en passant d’une hebdo à une quotidienne, qui plus est à une heure de grande écoute), et donc indirectement un tel succès. En effet, en 2012, l’homme cherchait un programme d’avant-soirée pour D8, la nouvelle chaîne du groupe Canal+. Il ne s’attendait certainement pas à avoir autant de nez avec ce transfert.

Quoi qu'il en soit, en tant que directeur de la chaîne jusqu’en 2015, il a parfaitement su choyer sa poule aux œufs d’or, notamment en faisant preuve d’une grande dérision, attitude que n’aurait certainement pas eu n'importe quel patron de chaîne. Du moins, pas jusqu'à se grimer pour parodier l’ancienne programme d’M6 «Patron incognito» ou bien pour accepter de se faire redécorer entièrement son bureau par Valérie Damidot, entre autres.


Extrait disponible en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=Yyoc1wOC7Ic

Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


Extrait disponible en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=-jshgwUFiLI

Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


Depuis, Ara Aprikian est passé chez la concurrence (poussé vers la sortie en 2015, il est rapidement devenu ensuite directeur des programmes du groupe TF1, qu’il est toujours) et a renouvelé le même coup de maître avec, cette fois, Yann Barthès et «Quotidien» pour relancer TMC. Forcément, «Quotidien» étant diffusé au même moment que «TPMP», la relation entre les deux hommes s’est dégradée depuis. Certainement amère, Cyril Hanouna est même allé jusqu’à traiter son ancien patron de «con» et de «connard» à l'antenne en septembre 2018, soi-disant au motif qu’il aurait empêché à Camille Combal, protégé de Cyril Hanouna, parti en fin de saison sur TF1, de venir faire sa promotion dans «TPMP». Mais ça, c’est une autre histoire.



A (aussi) comme… Auto-dérision


S’il y a bien une qualité dont il ne faut pas manquer pour participer à «TPMP», que ce soit en tant que chroniqueur ou qu’invité, c’est l’auto-dérision. Dans le show hanounesque, tout est matière à humour : style vestimentaire, anecdote personnelle, happening, etc. Dans le feu du direct, l’animateur tente, si bien qu’il peut avoir ses meilleures improvisations comme tourner la séquence à la lourdeur ou au malaise à trop vouloir faire rire à tout prix. Dans les deux cas, si vous n’êtes pas un «bon client», il est préférable de passer votre chemin.



B comme… Bertrand Chameroy


Le programme a été marqué par deux chroniques incarnées: celle de Camille Combal et la sienne. Toutes deux étaient assez proches sur le principe (même si Bertrand Chameroy faisait davantage de l’humour avec les images d’actualité et politiques), pourtant jamais l’un n’a marchait sur les plates-bandes de l’autre, parvenant totalement à coexister. Les deux chroniqueurs proposaient d’ailleurs régulièrement des parodies (très réussies et drôles) ensemble, comme par exemple «House of crades» (parodiant «House of cards» pour la candidature de Cyril Hanouna à la direction de France Télévisions).

Seulement, comme l’illustre sans le vouloir ce développement, Bertrand Chameroy a marché dans l’ombre du succès plus important de Camille Combal. Quelque peu lassé de réaliser la même chronique quotidienne pendant quatre ans (il n’a eu que trois primes adaptés de sa chronique en dehors de celle-ci), le jeune homme a finalement décidé de manière inattendue de quitter le programme en pleine saison en 2016, prétextant de ne pas avoir les épaules suffisamment solides pour supporter la surmédiatisation autour de l’émission. A l’origine temporaire, son départ est acté par le fait qu’il ne revienne pas de la saison, puis qu’il signe pour W9 la saison suivante.


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2014)


Après une programmation chaotique de sa propre émission («OFNI, l’info retournée»), Bertrand Chameroy ne fait qu’une saison sur W9, alors qu'il avait été annoncé comme la nouvelle incarnation de la chaîne à son arrivée. En 2018, deux ans après son départ de «TPMP», il fait le mauvais choix d’y revenir : en plus d’avoir un arrière-goût d’échec professionnel et de régression, son retour est de courte durée puisqu’il ne fait que quatre chroniques avant d’être déprogrammé face au bide provoqué sur les réseaux sociaux. Voilà un exemple de talent (parmi de nombreux autres) que Cyril Hanouna a réussi à mettre en lumière mais pas à exploiter et à développer.



C comme… Chroniqueurs


Beaucoup de personnes assurent que «TPMP» repose sur son animateur. Il est indéniable que sans Cyril Hanouna, le programme n’aurait clairement pas la même saveur et encore moins le même succès. Néanmoins, n’oublions pas non plus l'ensemble des chroniqueurs et de chroniqueuses qui l'entourent et qui, au-delà du personnage que Cyril Hanouna a construit autour de chacun et chacune d’entre elleux, donnent largement de leur personne, que ce soit dans la participation aux nombreux happenings ou dans l’évocation de leur vie privée, si bien que sans elleux, l’émission ne serait clairement pas la même. Il est d'ailleurs important de garder en tête qu’il ne s’agit pas simplement d’une équipe de travail mais avant tout d’une bande d’amis, dans laquelle les atomes crochus, la fidélité et l’investissement personnel passent avant la pertinence et la qualité des interventions sur l’actualité télé.


















Source: Twitter



C (aussi) comme… Camille Combal


Chouchou du patron (souvent hilare ou surexcité pendant les chroniques du jeune homme, il est même allé jusqu’à jouer la comédie et feuilletonner pendant plusieurs mois autour d'une prétendue relation amoureuse les liant) et plébiscité par le public (le pic d’audience du programme était très souvent en fin d’émission au moment de sa chronique), Camille Combal a vu en sa participation à l’émission une véritable rampe de lancement pour sa carrière. A tel point qu’il a été repéré et récupéré par TF1 en 2018 (un transfert que Cyril Hanouna n’a d’ailleurs jamais digéré depuis). Particulièrement créatif, plusieurs séquences de sa chronique ont marqué les esprits, à l’instar de sa parodie de «Derrick», ses canulars dans la rue avec «Il en pense quoi votre frère ?», ou encore ses «enfants de stars». Outre sa chronique, Camille Combal a été assez gâté en six ans de collaboration avec la huit puisqu’il a eu l’occasion d’animer deux quotidiennes en pré-access («Est-ce que ça marche ?» avec Ariane Massenet entre 2013 et 2014 et «Il en pense quoi Camille ?» entre 2016 et 2017) ainsi que plusieurs primes (le jeu «L’œuf ou la poule» entre 2015 et 2016 ou encore une déclinaison de sa chronique).


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


Son départ inattendu de «TPMP» à la fin de la saison 2017-2018 a été un coup dur pour le public de l’émission, tout comme pour Cyril Hanouna. Mais ce dernier ne peut que s’en mordre les doigts car déjà à l’issue de la saison précédente, Camille Combal avait montré des signes de lassitude et une volonté de renouvellement, ce que n’est pas parvenu à lui proposer Cyril Hanouna. A présent, Camille Combal cartonne à la tête de plusieurs émissions phares de TF1, tandis que Cyril Hanouna n’est jamais parvenu à trouver un successeur à Camille Combal (ni à Bertrand Chameroy, soit dit en passant).



D comme… Darka


En dix ans d’émission, il y en a eu des séquences, des interventions ou des happenings drôles voire hilarants ! Pour n’en citer que quelques-unes, souvenez-vous de «l’enfant de stars» entre Gilles Verdez et Isabelle Morini-Bosc, de la chute improbable de Capucine Anav lors d’un duel entre Cyril Hanouna et Mickael Youn, du défi corde à sauter de Jean-Michel Maire qui tourne mal, de Gilles Verdez qui croit sauter à l’élastique, du cache-cache sur le plateau avec Kev Adams, Gad Elmaleh et Arnaud Ducret, ou encore du piège de Cyril Hanouna par Sacha Baron Cohen avec des menottes. Et vous, quels moments de rigolade vous ont marqué ?



E comme… Enora Malagré


Figure emblématique de «TPMP», elle incarnait la caution glamour et "grande gueule" du programme. Si sa personnalité haute en couleurs a contribué à faire beaucoup parler d’elle et a permis à l’émission de faire régulièrement le buzz, le personnage parfois caricatural et réducteur qu’elle s’était construite dans «TPMP» était loin de faire l’unanimité et les critiques acerbes émises à ce sujet l’ont d’ailleurs souvent fait souffrir. Cela fait d’ailleurs parti des raisons pour lesquelles elle a fini par quitter le talk-show à la fin de la saison 2016-2017, alors qu’elle participait au programme depuis son lancement en 2010.


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


Outre l’animation de sa propre émission sur les coulisses de la télévision («Derrière le poste» entre 2014 et 2016), Enora Malagré a malheureusement toujours été cantonné au rôle de chroniqueuse ou de joker pendant ses sept années sur la huit, alors qu’elle montrait clairement le potentiel pour pouvoir animer d’autres émissions. Preuve, une fois encore, que Cyril Hanouna n’est pas parvenu à développer les talents qu’il a mis en lumière pendant toutes ces années dans «TPMP» (hormis Camille Combal ?).



F comme… Fanzouzes


Pour ceux et celles d’entre vous qui l’ignorent, le terme de «fanzouze» désigne les fans de Cyril Hanouna, et accessoirement de l’émission. Pour la petite anecdote, ce terme vient d’une cérémonie («Virgin Radio Fans») animée par Cyril Hanouna et Enora Malagré en 2012 sur D17 et pendant laquelle l’animateur a tenté de répéter une question posée parfaitement en anglais par Enora à une invitée. Seulement, avec son niveau d’anglais très approximatif (et une grosse dose d’exagération), «fan» a été traduit par «fanzouze».

Au fil des années, Cyril Hanouna a su très bien prendre soin de ses "fanzouzes", bien conscient, après la longue traversée du désert qu’il a connu avant le succès de «TPMP», qu’il ne doit sa réussite qu’à son public. Ainsi, il essaie régulièrement de les couvrir de cadeaux, est particulièrement actif sur Twitter, et suit très attentivement ce qui se dit pendant l’émission sur les réseaux sociaux pour voir ce qui plaît ou non. En retour, il est clair que ses «fanzouzes» le lui rendent bien. En effet, Cyril Hanouna sait qu’il peut compter sur une base solide de fidèles entre 800 000 et un million de téléspectateurs, ce qui est considérable pour la chaîne. De même, s’il est attaqué sur les réseaux sociaux, dans une interview ou un article de presse, il n’a même pas besoin de demander pour que ses fans viennent à sa rescousse pour le défendre contre la personne à l’origine des propos. Il est d’ailleurs assez problématique, comme le souligne une critique récurrente faite à Cyril Hanouna, de voir à quel point des fans peuvent lui être dévoués, au point de chercher à le défendre corps et âme ou à approuver et à suivre aveuglément ce qu’il dit. L’animateur a bien conscience et n’hésite pas parfois à se servir de cette fan base assez conséquente et active pour encourager au lynchage sur les réseaux sociaux d’une personne contre qui il serait particulièrement remonté.



G comme… Gilles Verdez


Autre figure emblématique de «TPMP», souvent réduit à son grand nez et à sa voix nasillarde, Gilles Verdez incarne incontestablement une autre caution "grande gueule" du programme. Présent dans l’émission depuis 2013, il est un chroniqueur que l’on adore détester. En effet, on pourrait croire qu’il n’aime rien ni personne à force de pester sans arrêt, parfois sur un ton agressif, souvent de manière surjouée. Seulement, il a bien conscience que ce personnage qu’il s’est construit contribue à faire le show. Cela est très bien illustré lors de la saison 2018-2019 lorsqu’une séquence baptisée «This is Verdez» proposait au chroniqueur de s’installer dans un fauteuil, à l’instar du télécrochet «The Voice», et de buzzer pour se retourner dès qu’il avait un coup de gueule à pousser dans l’émission.


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2020)


Alors que, ces derniers mois, il semblait avoir été relégué dans «l’équipe B» du programme le vendredi au vue de l'agacement profond que semblait majoritairement ressentir le public à son égard, ses apparitions se sont faites de nouveau plus fréquentes dernièrement. Preuve que malgré son personnage énervant (qui sait aussi être touchant, par exemple lorsqu’on lui parle de Fatou, sa fiancée, et drôle, notamment dans les nombreux happenings auxquels il se prête toujours volontiers au jeu), il est indispensable au programme et finit par manquer au public.



H comme… (Cyril) Hanouna


Passionnel et talentueux. S’il fallait décrire Cyril Hanouna en quelques mots (même si cette tâche est loin d’être aisée), cela serait probablement ces deux-là.


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


D’abord, passionnel car il semble fonctionner à l’affectif et à l’instinct dans ses relations comme au travail. Cela se constate principalement à travers son côté impulsif. Par exemple, niveau relationnel, il peut se mettre à tacler régulièrement quelqu’un à l’antenne (Joey Starr, Christophe Beaugrand, Michel Cymes, Yann Barthès, Arthur, TF1…) ou à lui mettre des coups de pression par appel ou sms en privé (Julien Cazarre…) lorsqu’iel parle mal de lui, de ce qu’il fait, qu'iel insulte son public ou que Cyril Hanouna n’obtient pas ce qu’il veut. De même, en ce qui concerne le travail, rappelez-vous simplement que l’idée de «La grosse rigolade» (émission d’humour hebdomadaire diffusée en 2020) vient du fait que, quelques semaines plus tôt, l’humoriste Michel Boujenah était invité de «TPMP» et avait raconté des blagues pendant toute l’émission, ce qui avait beaucoup fait rire Cyril Hanouna, qui avait alors dit qu’une émission rien que de blagues dans ce genre pourrait être géniale.

Et puis, talentueux car, à l’image de Mickaël Youn à l’époque du «Morning Live», il est prêt à tout pour permettre aux personnes de se changer les idées, si bien que, couplé à sa créativité, son énergie et à sa capacité à improviser, il est capable de produire un show qui ne ressemble à aucun autre. Par exemple, un jour, il est capable de faire projeter un photomontage de lui en slip sous-titré «Mon slip vous appartient» (en référence au feuilleton «Demain nous appartient») sur le siège de TF1 ; puis le lendemain, de tenir une demi-heure d’antenne en improvisant simplement un concours de lancer de petits suisses. C’est ça, Cyril Hanouna.


Source: Capture d’écran d’un extrait du prime "Babanormal activity" (2017)



I comme… Imprévisible


Les fans de «TPMP» le savent pertinemment : un conducteur est préparé pour chaque émission mais il est rarement suivi. En effet, un rien peut motiver Cyril Hanouna à faire durer une séquence bien plus longtemps que prévu, à en créer une, à devoir en déprogrammer d’autres… C’est notamment cette imprévisibilité qui fait tout le charme du programme.



I (aussi) comme… Isabelle Morini-Bosc


Autre figure emblématique de «TPMP», présente depuis 2013, Isabelle Morini-Bosc est communément décrite comme la grand-mère de l’émission. A la fois excentrique, spontanée et attachante, Isabelle Morini-Bosc a le chic pour raconter des anecdotes interminables ou improbables, au grand désarroi de ses collègues. Et encore, ça, c’est quand elle ne finit pas en rire «en ultrasons» avant d’avoir fini de la raconter (la photo ci-dessous devrait suffire pour illustrer son rire étant donné qu’aucun son ne sort jamais de sa bouche lorsqu’elle rit).


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2018)



J comme… Julien Courbet


Recruté par la chaîne en 2014 pour diversifier et renforcer les incarnations de son antenne, il fait nécessairement un passage par «TPMP», où la greffe prend, à tel point qu’il devient le joker de Cyril Hanouna à l'animation du programme le vendredi. Pendant quatre ans de collaboration, bien qu’il ait surtout relancé d’anciens programmes à succès («Le maillon faible» et «A prendre ou à laisser» entre 2014 et 2015, «Les sept péchés capitaux» ou «Sans aucun doute» sous le nom de «Faut pas abuser» entre 2016 et 2017), Julien Courbet est celui qui a animé le plus de programmes différents sur la chaîne (derrière Cyril Hanouna, bien entendu).


Source: Compte Twitter de «Touche pas à mon poste» (2016)


Si sa participation au talk-show a marqué les esprits par sa bonne humeur et son volontarisme énergique dans les happenings proposés, sa plus grande réussite aura été d’être parvenu à apporter une plus-value au «TPMP» du vendredi en créant une véritable bande autour de lui, et pas simplement en étant le joker de Cyril Hanouna à la tête d’une «équipe B» en vue d'animer une pâle copie de «TPMP». A ce jour, il semble être le seul à avoir proposé une autre version du programme, davantage centrée sur les médias mais conservant tout de même une bonne dose de bonne humeur, en clair une version appréciable à un moment où le programme se perdait entre polémiques et tentative d’élargissement des thématiques abordées pour freiner la perte d’audience.



J (aussi) comme… Jean-Luc Lemoine


Jean-Luc Lemoine était, sans conteste, l’un des chroniqueurs les plus appréciés du programme. Présent depuis 2011, il était le «sniper» de la bande, celui qui avait toujours le bon mot pour faire rire, le tout lâché avec un flegme à toute épreuve. C’est à lui que l’on doit bon nombre de fou-rires devant l’émission grâce aux images hors-antenne des chroniqueurs sur le plateau qu’il récupérait et qu’il diffusait dans le cadre de sa rubrique «Les questions en 4/3». Au-delà de ce qui était déjà visible à l’antenne, cette séquence a permis aux téléspectateurs et téléspectatrices de se rendre compte à quel point Cyril Hanouna et son équipe sont encore plus déjantés qu’iels ne l’avaient imaginé, contribuant ainsi à les rendre d’autant plus sympathiques et attachants.


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


Pendant sept ans de collaboration, l’humoriste a eu droit à plusieurs déclinaisons en prime de sa chronique ainsi que l’animation de deux créations originales (les jeux «Guess my age» et «Couple ou pas couple ?» entre 2016 et 2017). Seulement, comme d’autres chroniqueurs, il a fini par avoir l’impression d’avoir fait le tour et avoir des envies d’autres choses. Comme pour Camille Combal, Cyril Hanouna n'est pas parvenu à faire de propositions à la hauteur pour retenir son fidèle chroniqueur (si ce n’est le prime hebdomadaire «TPMP refait la semaine !», qui semblait surtout servir de passe-plat entre les deux émissions phares de Cyril Hanouna, «TPMP» et «Balance ton post»), qui a fini par partir en cours de saison 2018-2019.



J (également) comme… Jean-Michel Maire


Autre figure emblématique de «TPMP», Jean-Michel Maire est régulièrement présenté comme étant un chaud lapin ou l’oncle gênant de la famille, c’est-à-dire celui qui ne peut s’empêcher de faire des blagues lourdingues et des allusions beaufs ou graveleuses sans arrêt. Nous sommes loin de l’époque où, au moment du lancement du programme en 2010, Cyril Hanouna l’avait présenté comme «l’intello de la bande».


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2016)


Souvent moqué pour être le représentant parfait de la quintessence du chroniqueur ayant eu une belle carrière jusqu’à venir se ridiculiser totalement dans «TPMP» et qui n’est pas près de retrouver un travail après l’émission, ce fidèle parmi les fidèles de Cyril Hanouna est, il est vrai, prêt à tout pour faire le show. Toujours est-il qu’il semble y prendre beaucoup de plaisir puisqu’il a déjà répété à plusieurs reprises que, quoi qu’il se passe, il resterait jusqu’au bout dans «TPMP» aux côtés de son animateur.



K comme… Kendji


Les (oreilles des) fans de «TPMP» en ont parfois fait la douloureuse expérience : il arrive que Cyril Hanouna ait ce qu’on pourrait qualifier d'obsessions musicales. Et encore, je pèse mes mots. En effet, comme probablement beaucoup d’entre nous, lorsque Cyril Hanouna aime un morceau ou un artiste, il l’écoute en boucle pendant un moment. Sauf que lui est à la tête d’une quotidienne à la télé et en fait donc largement profiter toute son équipe et son public, que ce soit en l’écoutant ou en le chantant à l’antenne, pendant les pubs ou en retour de pubs, et ce pour le plus grand bonheur de tous et toutes. Kendji est l’une de ces obsessions musicales. Outre les nombreuses fois où il a été invité dans «TPMP» ou dans les autres émissions présentées par Cyril Hanouna, le chanteur a même eu le droit à un prime autour de lui sur la chaîne («Touche pas à mon Kendji» en 2019), c’est dire comme Cyril Hanouna l’adore. Kendji, qui a toujours gentiment joué le jeu, devait être ravi.



L comme… Langue hanounesque


L’une des particularités de Cyril Hanouna qui fait qu’il est perçu par un grand nombre de personnes comme un animateur clivant se trouve dans la manière dont il s’exprime, peu banale dans un paysage médiatique où la présentation se veut souvent assez lisse. Darka (moment drôle, amusant), rassrah (moment gênant, désagréable), bsahtek (félicitations), hmar (imbécile), tanasse (une tuile, une galère)… Cyril Hanouna est fier de ses origines tunisiennes et ne s’en cache pas dans «TPMP». De plus, il a également l’habitude d’employer un langage dit jeune et familier, notamment en recourant au verlan, ce qui est régulièrement taxé de pratique quelque peu opportuniste au vue de l’âge de l’animateur et du public majoritairement jeune du programme. Dans les deux cas, il parait dommage de constater que l’animateur ait senti le besoin d’attendre de connaître le succès avec «TPMP» et d’être indétrônable sur la chaîne avant de pouvoir se sentir libre de s’exprimer comme il l’entend. La télévision française gagnerait à davantage montrer et donner la parole à des personnes d’origines diverses plutôt que de craindre constamment de brusquer ou de perdre une partie du public.



M comme… Médias


Et oui, nous avons souvent tendance à l’oublier (Cyril Hanouna le premier, malheureusement) mais «Touche pas à mon poste» est, à l’origine, un talk-show porté sur l’actualité des médias. Si, il y a deux ans, Cyril Hanouna promettait un «’’C dans l’air’’ des médias», force est de constater qu’au fil des années, «TPMP» s’est plutôt révélé être une marque dont le contenu peut varier à la guise de Cyril Hanouna en fonction des tendances d’audiences, et dont le succès est garanti par la présence de l'animateur et de ses chroniqueurs autour de la table. People, politique, humour, actualité, musique, danse, solidarité… Tout semble y être passé. L’émission ne parle plus tant de l’actualité médiatique mais de tout ce qui est passé à la télé, ce qui ouvre, par conséquent, un spectre de sujets possibles bien plus large. En tentant de se diversifier dans une quête d’audience, «TPMP» semble avoir voulu marcher dans les pas du «Grand journal» de Canal+, célèbre talk-show de la chaîne-mère du groupe, qu’il a finalement fini par ringardiser en perpétuant à son tour et à sa manière «l’esprit Canal».



M (aussi) comme… Matthieu Delormeau


Présent dans «TPMP» depuis 2015, Matthieu Delormeau a réussi le tour de force de s’imposer parmi les chroniqueurs les plus emblématiques du programme alors qu’il faisait parti de la troisième génération de chroniqueurs (c’est-à-dire appartenant à ceux et celles qui ont débarqué à partir de 2015, au moment où l’émission était bien installée, qu’elle était le succès que l’on connait aujourd’hui et qu’elle cherchait à se renouveler pour se maintenir au plus haut dans la durée). Pourtant, Matthieu Delormeau est loin de faire l’unanimité. En effet, il en agace plus d’un avec son comportement jugé arrogeant, prétentieux et égocentrique. S’il a reconnu que ces critiques sont parfois difficiles à gérer moralement, il a appris, au fil des émissions, à en jouer en grossissant volontairement le trait et en construisant son personnage dans l’émission autour de ces critiques. En parallèle de cela, il ne se prive pas de donner franchement son opinion sur chaque question qui lui est posée. De même, il n’hésite pas non plus à mouiller le maillot lorsqu’il s’agit de faire le show, sachant, par exemple, très bien jouer tantôt l’amoureux transit tantôt le chroniqueur effronté avec Cyril Hanouna pour continuer de susciter la sympathie auprès d’une partie des téléspectateurs.


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


Professionnellement parlant, on peut dire que Matthieu Delormeau a bien réussi son coup puisqu’il est passé de l’incarnation d’NRJ12, chaîne communément associée à la «télé poubelle» à cause de ses multiples émissions de télé-réalité, pendant huit ans à chroniqueur incontournable du célèbre talk-show de Cyril Hanouna, avec la poussée de notoriété et l’embellie d’image qui va avec.

Toutefois, à vouloir à tout prix exister médiatiquement et jouer le chroniqueur idéal aux yeux de Cyril Hanouna, pas sûr qu’il n’y ait pas laisser des plumes au passage, notamment à la suite de remarques rabaissantes ou de séquences humiliantes dont il a pu faire l’objet dans «TPMP», en grande partie due à Cyril Hanouna.



M (également) comme… Mokhtar


A l’origine, Mokhtar n’est qu’agent de sécurité pour l’émission. Pourtant, positionné pas loin de Cyril Hanouna, de par son imposante carrure, il a rapidement attiré l'attention de ce dernier. Depuis, il est devenu en quelque sorte la coqueluche, la mascotte de l’émission. Il a pris une telle importance dans le programme qu'il lui arrive de se déguiser, de participer à des parodies ou bien à des séquences diverses… Mais Mokhtar n’oublie pas qu’il reste agent de sécurité avant tout. Quoi qu’il en soit, il était très certainement loin de se douter qu’il se retrouverait sous le feu des projecteurs et qu’il obtiendrait une petite notoriété en participant simplement à la sécurité autour d’une émission télé…


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)



N comme… Nouveautés (souvent de courte durée)


Dans une émission diffusée quotidiennement en direct, qui plus est animée et produite par une personne exigeante qui fait particulièrement attention aux retours sur les réseaux sociaux, les choses peuvent aller très vite. Profitons de cette lettre pour rendre hommage à tous ces chroniqueurs et chroniqueuses qui ont fait un passage si éphémère dans l’émission que l’on ne se souvient même plus (ou presque plus pour les fans les plus assidus) qu’iels sont passés.

Il y a ceux et celles qui n’ont pas laissé un souvenir prégnant, comme, entre autres, l’ancien chroniqueur de «Secret Story» Adrien Lemaitre, l’humoriste Jérémy Ferrari, l’ancien membre du CSA Rachid Arhab, les animateurs radio et télé Cauet et Justine Fraioli, la productrice télé Alexia Laroche-Joubert, ou encore les anciennes miss France Elodie Gossuin et Delphine Wespiser. Puis il y a ceux et celles qui ont simplement fait un passage éclair : c’est le cas de la présentatrice météo Catherine Laborde, le consultant sportif Pierre Ménès, l’acteur, réalisateur et producteur Dominique Farrugia, l’animateur et producteur télé Laurent Fontaine, l’entraîneur de natation Philippe Lucas, le rappeur La Fouine, la chanteuse Lââm, ou encore la youtubeuse Shera Kerienski.

«C’est ma 5e rentrée dans ‘’Touche pas à mon poste’’ et j’ai appris, avec le temps, à ne pas m’attacher aux nouveaux» avait bien résumé avec humour (et fort justement) Jean-Luc Lemoine dans «TPMP» à la rentrée 2015. Il y a deux ans, le journal médias «Télé loisirs» avait comptabilisé 69 chroniqueurs depuis le lancement du programme, chiffre qui doit tourner autour de 80 à présent. Ce sujet est d’ailleurs devenu une blague récurrente entre Cyril Hanouna et ses chroniqueurs, symbolisée par la traditionnelle photo de rentrée. En effet, celle-ci est réalisée avec toute l’équipe lors du tournage de l’émission pilote, photo sur laquelle tout le monde sait pertinemment que certains chroniqueurs n’apparaitront finalement jamais dans l’émission ou bien seulement quelques fois avant de disparaître, pour finalement revenir en fin de saison au noyau de l’équipe de chroniqueurs, c'est-à-dire celle présente en fin de saison précédente, rejointe, parfois, par un ou deux nouveaux chroniqueurs dont la greffe a pris.



O comme… «On est en direct les chéris»


Cyril Hanouna ne cesse de le répéter chaque soir à l’antenne, et cela n'est pas sans importance. En effet, il est bien connu qu’en direct, tout est possible dans une émission. Et avec Cyril Hanouna aux manettes, encore plus. Probablement que l’enregistrement et le montage auraient permis de nombreuses fois d’éviter de faire polémique pour des paroles, gestes et séquences jugées problématiques ; néanmoins, sans diffusion en direct et le côté "sans filet" de ce mode de diffusion, l’animateur et ses équipes ne seraient probablement pas autant dynamiques et réactifs, si bien que le programme ne connaîtrait sans doute pas la même fraicheur ni la même vitalité.



P comme… Poule aux œufs d’or


La huit peut être contente: elle qui, au moment de sa relance en 2012 suite à son rachat, souhaitait être «la nouvelle grande chaîne», c’est en partie réussi. Et ce majoritairement grâce à «TPMP» et Cyril Hanouna. Alors que la première sur la huit avait déjà rassemblé environ 500 000 téléspectateurs, l’émission est parvenue à multiplier son audience par deux avant la fin de la saison. A partir de là, l’émission n'est plus passée sous la barre du million de téléspectateurs (avec Cyril Hanouna). Les saisons suivantes (et ce jusqu’en 2016), l'audience du programme n'a cessé de progresser encore et encore, jusqu’à frôler la barre symbolique des deux millions de téléspectateurs présents en moyenne devant l’émission un soir de février 2016. Rapidement, le temps d’antenne s'est allongé, les rediffusions se sont multipliées, les primes également… Cyril Hanouna était alors devenu tellement omniprésent sur la huit qu’une critique récurrente (et légitime) à l’époque visait à rebaptiser la chaîne «TV Hanouna» ou de la considérer comme «Hanouna dépendante». En même temps, il y avait de quoi. En effet, en 2016, l’émission générait en moyenne 135 000€ nets par jour en recettes publicitaires, soit environ 40 millions d’euros par an (en comptant les rediffusions et les primes), ce qui représentait plus d’un tiers du chiffre d’affaires de la chaîne.

Le revers de la médaille, c’est que, par conséquent, les dirigeants de la chaîne sont parus comme étant pieds et mains liées face à la toute-puissance de Cyril Hanouna conféré par son poids économique. Et le contrat de 50 millions d’euros par an, contre 19 millions d’euros auparavant, conclu en 2015 entre la chaîne et la société de production de Cyril Hanouna n’a pas arrangé les choses. A présent, régulières sont les blagues de ses chroniqueurs sur le fait que leur patron serait le dirigeant informel de la chaîne. Et pour preuves, le fait qu’il soit à l’origine de la venue de plusieurs animateurs et animatrices de la chaîne, qu’il semble régulièrement contribué aux principales décisions stratégiques de la chaîne, ou encore qu’il ait remporté son bras de fer face à la chaîne en avril 2016 (suite à une gifle donnée par le chanteur Joey Starr à Gilles Verdez lors d’un happening qu’il n’a visiblement pas apprécié, Cyril Hanouna avait annoncé qu’il ne ferait pas son émission le lendemain s’il n’obtenait pas d’excuses de la part du chanteur).

Cyril Hanouna ne s’est jamais caché de rêver de diriger, un jour, une chaîne de télé : cela semble bien parti.



Q comme… Quand il pète, il troue son slip


N’ayant pas trouvé d’occasions de le mentionner précédemment, je profite de cette lettre pour faire référence à une chronique qui a marqué mes souvenirs de «TPMP» : celle de Cartman et de ses personnages entre 2013 et 2014. Je trouve que ses sketchs représentaient bien l’esprit de l’émission : l’humour bon enfant et les médias. En effet, les personnages qu’imaginait et imitait Cartman devaient, à l'aide de chansons, faire deviner des émissions télés, des personnalités du petit écran ou de célébrités aux invités du soir.


Sources: Captures d’écran d’extraits de «Touche pas à mon poste» (2013-2014)

En haut à gauche (Rachid Dallas) : https://www.youtube.com/watch?v=fS3Ta61T0ag&list=PLrSh4ojCwA4NiPB_nXBMJ4E9TQAPNCbNM&index=5

En bas à gauche (Jimmy Foxtrot) : https://www.youtube.com/watch?v=bipebdA8Cxc

En haut à droite (Pitchouno) : https://www.youtube.com/watch?v=Bb_J9IvQDMg

En bas à droite (Sébastien Patoche) :

https://www.youtube.com/watch?v=YjyWnOBHHgw


Cette chronique représentait bien également la démesure et l’imprévisibilité de l’émission puisque, pour rappel, le sketch «Et quand il pète, il troue son slip» de Sébastien Patoche, imitation parodique de Patrick Sébastien, est devenu, face à son succès, une chanson qui, le jour de sa sortie, s’est classée n°1 des ventes de single sur iTunes, devant «Get Lucky» de Daft Punk. A ce jour, le clip officiel cumule plus de 20 millions de vues sur Youtube. De plus, l’album qu’a sorti Cartman en 2013 sous le pseudonyme de son personnage a même été certifié disque de platine. Et dire que tout ceci était parti d’un simple sketch…



R comme… Rassrah


En étant diffusé quotidiennement en direct, le risque de dérapages est important. Malheureusement, en dix ans d’émissions, dont huit dans cette configuration, l’émission en a connu quelques-uns. Chacun et chacune d’entre nous n’a pas forcément le même jugement ni le même niveau de tolérance face à certains propos, gestes ou séquences problématiques qui ont été diffusées dans l’émission. Quoi qu’il en soit, il semble important de savoir faire la part des choses et de ne pas tout mélanger, quoi que l'on pense de ce programme et ce qui se dit communément dessus.

En effet, de nombreuses polémiques sont régulièrement montées de toute pièce par des journaux en manque de clic qui cherchent la petite bête car ils savent que le nom de Cyril Hanouna fait vendre.

D’autres fois, les séquences sont clairement maladroites mais il ne semble pas particulièrement justifié de leur attribuer d'autres qualificatifs plus graves étant donné qu'elles répondent simplement à la volonté honorable de Cyril Hanouna de pouvoir se moquer de tout et de tout le monde, étant tous égaux. Parmi les séquences concernées, nous pouvons penser au «roux de la fortune» en juin 2016 (séquence inspirée du jeu «la roue de la fortune» mais avec un homme roux en guise de flèche pour la roue, histoire de coller au jeu de mot de la séquence). N’oublions pas aussi la séquence des nouilles dans le slip en janvier 2016 (les chroniqueurs devaient illustrer des expressions et Matthieu Delormeau avait été désigné par ses collègues pour illustrer l’expression «avoir le cul bordé de nouilles»).

En revanche, certains propos, gestes et séquences semblent effectivement injustifiables et nécessitent d’être clairement condamnées de manière à ce qu’elles ne donnent pas de mauvaises idées au jeune public de l’émission. C’est le cas, en septembre 2016, du tacle humiliant de Cyril Hanouna contre Matthieu Delormeau (visiblement agacé par celui-ci, l’animateur lui avait rappelé que NRJ12 l’a «mis dehors comme une merde», puis avait ajouté «Qui c’est qui est venu en juillet dans mon bureau comme une pleureuse ? […] Mais ferme ta gueule !», le tout entre rire et réactions de gêne du public et des autres chroniqueurs). Pensons également au débat ayant banalisé le viol conjugal en octobre 2018 (les chroniqueurs devaient réagir à une polémique autour d’une émission de radio qui le banalisait à travers un sondage et un chroniqueur s'était mis à dos toute l’équipe et Cyril Hanouna pour avoir tenté d’expliquer qu’il trouvait la polémique justifiée).



S comme… (Patrick) Sébastien


S’il y en a bien un dont on ne peut pas ne pas parler lorsqu’il s’agit de Cyril Hanouna, c’est Patrick Sébastien. En effet, Cyril Hanouna semble incontestablement être son fils spirituel, que ce soit de par les émissions qu’ils animent (des divertissements souvent jugés populaires au sens péjoratif du terme), leur style d’animation (généreux et énergique), ou encore leur personnalité (tous deux à la fois «grande gueule» et bienveillants). En tout cas, Cyril Hanouna le lui rend bien. Si Kendji a pu être l’une des obsessions musicales de Cyril Hanouna, Patrick Sébastien a largement été l’autre.


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2013)



T comme… Thierry Moreau


Autre figure emblématique de «TPMP», présent depuis le lancement du programme, Thierry Moreau était régulièrement dépeint comme le «monsieur médias» de l’émission, donnant des infos médias et les audiences des programmes diffusés la veille. Si sa forte complicité avec Jean-Michel Maire régulièrement montrée dans "Les questions en 4/3" a contribué à le rendre sympathique et attachant aux yeux des téléspectateurs, il le doit surtout à ses blagues à deux balles dont il ponctuait fréquemment l’émission, pour le plus grand bonheur de ses collègues. Les choses sont, d'ailleurs, allées si loin à ce sujet que lors d’un prime, le journaliste a présenté un mini stand-up devant pratiquement 2000 personnes («TPMP fait son Olympia» en 2016).


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


En 2017, après sept ans dans le programme, il prend tout le monde de court en profitant d’une séquence «conseil de classe» en fin de saison pour annoncer son départ de "TPMP" avec effet immédiat, quittant le plateau dès la fin de la séquence. Cette annonce inattendue sonnant comme un coup de théâtre aurait été motivé par la crainte de faire «la saison de trop», sentant que l’émission parlait de moins en moins de médias. Néanmoins, même si le principal intéressé a démenti, des doutes subsistent autour du fait qu’il aurait pu avoir l’impression d’être remplacé par l’arrivée de Maxime Guény dans l'équipe, un jeune chroniqueur qui remplissait également le rôle de «monsieur médias».

Quoi qu’il en soit, au grand désarroi de Cyril Hanouna et du public de «TPMP», son départ a inauguré une longue série d’autres départs de piliers historiques du programme dans les mois qui ont suivi (dont celui d’Enora Malagré, dont il était particulièrement proche, quelques jours plus tard, et qui ne semble pas être un hasard, bien que le canular téléphonique jugé homophobe a eu lieu entre deux). Si ces départs concomitants n’ont peut-être bel et bien aucune motivation commune autre qu’un besoin de changement après de très nombreuses années dans le programme, il semble, malgré tout, difficile de ne pas y voir là le signe du début de la fin d’un programme qui a connu son heure de gloire mais qui s’essouffle et qui parvient péniblement à se renouveler, quitte à se dénaturer pour cela.



T (aussi) comme… Talk-show


Outre la volonté accomplie de Cyril Hanouna de dépoussiérer les magazines médias, toujours très sérieux et donc souvent ennuyeux, il est aussi clairement parvenu à renouveler les codes du talk-show en rappelant clairement ce que c’est, notamment d’une manière qui semble très simple dit comme ça : se rapprocher autant que possible de l’essence de ce que l'on attend d’un talk-show, c’est-à-dire des débats et du spectacle. Si le talk-show est régulièrement adapté à toutes les sauces du fait en premier lieu de la définition vague donnée de ce format (par exemple, Wikipédia parle d’un talk-show comme «une émission télévisée ou radiophonique qui réunit des personnes et durant laquelle celles-ci discutent. Ces personnes prennent la parole à tour de rôle, sous la forme de chroniques par exemple, ou sous la forme de débat.»), tout ne semble pas pouvoir être qualifié de «talk-show». En effet, dans «talk-show», il y a «show». Or, la dimension «spectacle» n’est clairement pas visible ni palpable dans certaines émissions qui se définissent comme des talk-show. Ainsi, en faisant appel à des débatteurs alimentant souvent des débats enflammés, tout en poussant loin le curseur en matière de divertissement, le tout en n’oubliant pas de prendre en compte les dynamiques du buzz et l’importance des réseaux sociaux, Cyril Hanouna semble avoir très bien compris l’équilibre qui est censé régir le talk-show.



U comme… Une petite danse de l’épaule pour conclure ?


Progressivement délaissée au fil des saisons, il ne faut pas oublier pour autant à quel point la danse de l’épaule était la marque de fabrique de Cyril Hanouna au moment du lancement de «TPMP» sur France 4 puis sur la huit. Chaque jour, il ne pouvait s’empêcher d’en faire faire une à ses invités, son public et ses chroniqueurs. Et si on finissait par une petite danse de l’épaule, au nom du bon vieux temps ?



V comme… Valérie Bénaïm


Présente depuis le lancement du programme en quotidienne sur la huit en 2012, le fait que Valérie Bénaïm soit devenue une des figures de proue du programme peut surprendre, étant donné qu’elle détonne quelque peu au côté des autres chroniqueurs et chroniqueuses du programme. En effet, Valérie Bénaïm semble l’une des rares chroniqueuses à ne pas avoir essayé de se construire un personnage dans l’émission. Elle semble toujours s'être montrée telle qu'elle est, c’est-à-dire souriante, bienveillante, bonne camarade, et donnant un avis mesuré et nuancé. Cyril Hanouna a tenté de lui faire endosser un rôle sur mesure, en la faisant notamment passer pour la reine du brushing ou la «marocaine» de service (elle est née au Maroc), sans véritable succès. Il est simplement parvenu à la rendre davantage sympathique et attachante en s’amusant à imaginer l’homme avec qui elle partage sa vie (le fameux «Patoche» pour les connaisseurs) et à feuilletonner autour de leur relation.


Source: Capture d’écran d’un extrait de «Touche pas à mon poste» (2015)


Jusqu’à récemment, en dehors de son rôle de chroniqueuse dans «TPMP», peu de choses lui ont étonnamment été proposé sur la chaîne en plus de sept ans de collaboration. Si elle a animé quelques primes par-ci par-là au fil des saisons, ce n’est qu’en 2018 qu’elle a récupéré la présentation du talk-show quotidien (fourre-tout) de pré-access «C’est que de la télé», en remplacement de Julien Courbet, parti sur M6. Probablement que sa participation quasi permanente à «TPMP» lui suffit et la comble. Ajouté à cela «C’est que de la télé» à présent, elle doit avoir de quoi faire chaque jour. Malgré tout, le potentiel de Valérie Bénaïm semble quelque peu sous-exploité sur la huit, si bien qu'elle mériterait clairement d’avoir une véritable émission à elle. Petite suggestion personnelle : bien que cela ne serait pas une création faite pour elle, à quand le retour du «Grand 8» (émission présentée par Laurence Ferrari, avec une équipe de chroniqueuses 100% féminine, entre 2012 et 2016 sur D8/C8) avec Valérie Bénaïm à sa tête ?



W comme… WTF ?!


Comme il a été rappelé précédemment, tout peut arriver dans «TPMP», y compris, parfois, des séquences totalement surréalistes. Les «cabines à bluff» en ont fourni un certain nombre. Elles nous ont permis, par exemple, de voir le chanteur Renaud faire la vidange d’une Renault, le patron de la chaîne à l’époque Ara Aprikian déguisé en Mr Propre, ou encore le chanteur Gims faire de la gym (oui, des jeux de mots ont inspiré pas mal de «cabines à bluff»). En dehors de cette séquence, nous avons aussi eu le droit, entre autres, à Emmanuel Macron souhaitant bon anniversaire et longue vie à TPMP à la sortie du siège de TF1 à l’issue du débat de l’entre-deux tours, Cyril Hanouna qui dort pendant plus d’une heure sur un canapé sur un plateau télé pendant les «35h de Baba», ou encore Bertrand Chameroy qui réussit à passer sur BFMTV en se faisant passer pour un enfant le matin du jour de la rentrée. Et oui, que l’on s’y attende ou non, nous ne sommes jamais au bout de nos surprises en regardant «TPMP»…


Extrait disponible en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=k3h7Zwvit0U

Source: Capture d’écran d’un extrait du prime «TPMP, la 1000ème» (2017)

Extrait disponible en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=zNbCJHQKLvI

Source: Capture d’écran d’un extrait du direct de BFMTV (2015)



X comme… ‘’Xavier Dupont de Ligonnès sera notre invité demain !’’


«TPMP» a déjà reçu tellement d’invités prestigieux ou de personnes faisant l’actualité que cela ne m’étonnerait pas plus que ça d’entendre cette phrase sortir de la bouche de Cyril Hanouna un jour. En effet, étant un talk-show promotionnel, il serait trop long de dresser la liste de tous les grands noms de la télé, de la chanson, de l’humour ou encore du cinéma qui sont passés dans l’émission. Pour illustrer mes propos, nous ne citerons donc que quelques noms de célébrités à la stature internationale présents sur cette liste: David Guetta, Mike Tyson, Michel Polnareff, Will Smith, Gérard Depardieu, Dwayne Johnson, Omar Sy, Shawn Mendes, ou encore Charles Aznavour. Et oui, rien que ça. Mais je me pose une question : étant donné que Cyril Hanouna s’est «druckerisé» au fil des émissions, est-ce que s’il parvient réellement à recevoir Xavier Dupont de Ligonnès un jour, il va lui dire qu’il est magnifique, lui signifier à quel point il l’aime et lui assurer qu’il est dans son top 5 des meilleurs acteurs qui existent, comme il le fait généralement avec chaque invité(e) qu’il reçoit ?



Y comme… ‘’Y a encore quelqu’un en régie ?’’


Les fidèles de l’émission ont l’habitude : que ce soit un magnéto qui ne se lance pas, ou un mauvais magnéto qui est lancé, ou bien une musique qui est lancée à un moment impromptu, les couacs de la régie de «TPMP» sont monnaie commune. Ces problèmes techniques ne sont jamais bien méchants mais Cyril Hanouna, qui ne passe jamais à côté d’une occasion pour faire le show, s’en amuse souvent en se rendant directement en régie, feignant le patron excédé qui veut comprendre ce qui se passe et qui est le ou la responsable. Mais que serait «TPMP» sans sa régie… ?



Z comme… (presque) zéro moyens


Si, au fil des saisons, avec le succès grandissant, le programme a pu compter sur un budget plus conséquent, nous pouvons tout de même saluer la capacité de Cyril Hanouna et des équipes de «TPMP» à réussir à monter des séquences capables d’amuser la galerie sans que cela ne leur coûte grand-chose. Ainsi, il suffit de quelques perruques et hop, il peut occuper l’antenne pendant quelques minutes en faisant rire public comme chroniqueurs avec des «retournés de perruques», des concours d’imitations ou des «toc, toc, toc». Sinon, il y a juste à récupérer quelques yaourts (périmés, bien évidemment, on ne gâche pas de la nourriture pour ça) et hop, un concours de lancer de petits suisses est organisé. Ce genre de happening ne fonctionnerait sans doute pas aussi bien sans l’énergie de Cyril Hanouna et de son équipe de chroniqueurs mais toujours est-il, en attendant, que la recette fonctionne.




Et vous, quels souvenirs vous ont laissé ces onze saisons de «Touche pas à mon poste» ?

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