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«Danse avec les stars» : Une saison 9 en demi-teinte


Après une huitième saison relativement réussie malgré quelques signes de faiblesse montrés par le programme, TF1 a décidé de s’atteler cette saison à une relance de «Danse avec les stars», principalement à travers l’animation et le jury du programme. Bien qu’en bonne voie, le renouvellement d’un des programmes phares de la chaîne semble toutefois encore insuffisant pour retrouver son éclat d’antan. Eléments de réponse.




Un casting de plus en plus faiblard année après année


A l’origine, le divertissement proposé par TF1 nous invitait à suivre des célébrités issues de différents milieux artistiques à apprendre ou à se perfectionner en danse grâce à l’aide de professionnels en la matière, avec qui ils doivent danser en couple sur diverses danses de salon. Chaque semaine, à l’issu de la compétition, un couple est éliminé à la suite du vote d’un jury composé d’experts et du vote du public. Ainsi, le casting constitue un enjeu majeur au succès du programme puisque les téléspectateurs sont davantage incités à suivre le programme s’ils connaissent et apprécient les célébrités qui participent au programme.


Seulement, la question du casting est devenu au fil des saisons un problème récurrent de l’émission. En effet, saison après saison, le programme est de plus en plus critiqué pour le manque de notoriété dont font l’objet les personnalités approchées pour le programme. Avant cette saison (et même encore très certainement maintenant), qui aurait su dire qui est Terence Telle, Clément Remiens ou Carla Ginola ? La mission qui est confié aux casteurs de l’émission est assez complexe dans la mesure où on leur demande de trouver des personnalités connues du grand public, sachant que celles connaissant une actualité particulièrement dense actuellement n’ont pas la possibilité d’accorder plusieurs heures de leur temps pendant plusieurs semaines au programme. Au fil des saisons, le divertissement s’est donc vu coller l’étiquette tenace d’émission télé permettant aux personnalités en manque de lumière de se faire connaître du grand public, ou bien de permettre une certaine relance à la carrière de celles en peine dernièrement. Cela n’est d’ailleurs pas nécessairement une mauvaise chose, ce dont a très bien compris TF1 en y faisant participer des artistes soutenus dans leur carrière par la chaîne afin que la lumière dont bénéficieront les artistes bénéficie également à la chaîne, mais cela ne devrait pas être la motivation première des participants ce programme.


Conscient du problème, TF1, qui a pris cette critique récurrente qui leur ait adressé avec dérision à travers une bande-annonce assez drôle dans le cadre du lancement de cette nouvelle saison, n’y a, semble t-il, pas encore trouvé la solution. La valorisation de Pamela Anderson, grande star internationale et réel succès du casting de cette neuvième saison, dans le programme et sa promotion par rapport au reste du casting illustre bien la faiblesse de celui-ci, dont seulement une ou deux têtes d’affiches sont à présent contraintes de porter le programme. De plus, bien qu’il s’agissait surtout d’une moquerie récurrente dont faisait l’objet le divertissement depuis plusieurs saisons, le fait que les professionnels de danse du programme soient plus connus que les célébrités elles-mêmes a été particulièrement flagrante cette saison, ce qui est problématique. Ainsi, Terence Telle, mannequin français inconnue du grand public, y compris des réseaux sociaux, peut remercier Fauve Hautot, danseuse la plus emblématique de l’émission et avec qui il danse cette saison, sans la communauté de fans de laquelle il ne serait très certainement pas arrivé aussi loin dans la compétition, se payant même le luxe de battre Pamela Anderson au face-à-face de la dernière chance lors de la septième semaine de compétition avec 73% des votes du public en sa faveur, démontrant bien la force de la popularité des danseurs et danseuses de «Danse avec les stars».



Camille Combal à l’animation, un bol d’air pour l’émission


Comme il a été mentionné plus tôt, TF1 a privilégié cette saison un renouvellement de son programme par son animation. Il semblait plus que jamais nécessaire pour la une de frapper fort à ce sujet, étant donné que l’animation du programme paraissait se chercher sans véritablement se trouver depuis le départ de Vincent Cerutti à l’issue de la cinquième saison du divertissement, remplacé par la suite par Laurent Ournac, qui n’a jamais véritablement trouvé sa place à l’animation du programme, ou encore par une collégiale d’animateurs de la chaîne en rotation chaque semaine, une idée curieuse masquant difficilement les peines de la une à trouver un maître de cérémonie digne de ce nom. De plus, cette nouvelle saison constituait l’occasion ou jamais pour TF1 d’apporter un vent de fraicheur à l’émission à travers son animation du fait de l’annonce du départ de Sandrine Quétier de la co-animation du programme après huit saisons à la tête du divertissement.


En juin dernier, au terme d’un mercato média au cours duquel couraient grands bruits, TF1 a officialisé l’arrivée de Camille Combal sur son antenne, notamment à l’animation du divertissement, quittant ainsi «Touche pas à mon poste» sur C8 où il animait essentiellement une chronique quotidienne au côté de Cyril Hanouna depuis 2012. Ce transfuge, concentrant alors rapidement des attentes importantes autour du programme, était pourtant pour le moins risqué : si Camille Combal n’avait pas grand-chose à perdre, lassé de se cantonner à sa chronique quotidienne depuis plus de six ans et désireux de se lancer de nouveaux défis, TF1 jouait quitte ou double puisque Camille Combal pouvait très bien être suivi par le public qui le suivait sur C8 et parvenir à redynamiser l’émission grâce à son style d’animation, tout comme se trouver en décalage par rapport au public de l’émission et aux impératifs du format, faisant que la greffe ne prendrait pas.


Néanmoins, les craintes ont vite été dissipées au vue des premières prestations de l’ancien chroniqueur de C8 à l’animation du divertissement de la une. Dès la soirée de lancement, Camille Combal est parvenu à montrer qu’il est capable de faire ce qu’aucun autre animateur du programme ait parvenu à faire auparavant : sortir d’une animation classique et solennelle, essentiellement réduite à la lecture de prompteur, à la capacité d’imposer une véritable touche personnelle au programme. En effet, Camille Combal s’est rapidement démarqué de ses prédécesseurs en proposant une animation particulièrement axée sur l’humour et la bienveillance, notamment à travers le recours de petits surnoms affectueux envers les candidats, les danseurs et les membres du jury. Au-delà d’animer le programme, Camille Combal semble prendre véritablement plaisir à découvrir chaque semaine les nouvelles prestations proposées et à retrouver ses camarades de jeu, complices, avec qui il peut s’amuser verbalement, ce qui se ressent. Ainsi, nous pouvons affirmer sans crainte que le pari de TF1 s’est avéré payant en confiant les rênes de l’émission à Camille Combal.



Une saison ternie par des mauvaises surprises multiples


Malgré cela, il faut toutefois reconnaître que le programme est loin d’avoir tenu toutes ses promesses cette saison. En effet, plusieurs changements ont été opéré, ce qui n’a pas manqué d’être pointé du doigt.


Tout d’abord, même si Camille Combal semble avoir assez facilement trouvé sa place au sein du programme, on ne peut pas en dire autant de sa co-animatrice Karine Ferri, arrivée également à la tête du programme cette saison. Et pour cause, au côté de celui qui était particulièrement sous le feu des projecteurs de par son talent et le fait que son recrutement soit annoncé comme un évènement, difficile de se faire une place. Il faut dire aussi qu’elle n’a pas été particulièrement aidé dans sa tâche en la cantonnant à la red room, réduite à meubler du mieux qu’elle peut en attendant que les juges attribuent leurs notes aux couples (et encore, quand celles-ci ne sont pas directement remises aux couples à la suite des commentaires des juges, un changement d’ailleurs curieux), quand ce n’est pas simplement pour rappeler aux téléspectateurs le jeu-concours organisé par la chaîne dans le cadre du programme. Il faut néanmoins souligner qu’un effort semble avoir été opéré par la production au fil des soirées afin de réajuster les déséquilibres flagrants en terme d’animation, même s’il semble y avoir encore pas mal de chemin à parcourir avant que le rôle qu’elle remplit dans l’émission apporte une véritable valeur ajoutée au programme.


Au-delà de la question de l’animation du programme, d’autres changements constatées cette saison ont de quoi être déploré. Nous pouvons notamment regretter que le jury ne puisse plus accorder de note artistique aux prestations, ce qui permettait d’avoir une notation plus claire et plus juste pour les couples qu’une unique note prenant en compte les critères technique et artistique. Ainsi, cela permettait de valoriser certains couples qui péchaient dans l’un des deux critères, tout comme cela évitait à certains juges de privilégier l’un au détriment de l’autre, quitte à être critiqué par un certain nombre de téléspectateurs, à l’égard par exemple cette saison du nouveau juré Patrick Dupond, pour leur subjectivité.


Enfin, ce n’est pas un secret, TF1 avait clairement exprimé en fin de saison dernière son souhait qu’une potentielle nouvelle saison de l’émission lui coûte moins cher. En effet, face à des audiences particulièrement en baisse la saison dernière (perte de 600 000 téléspectateurs entre la septième et la huitième saison), il semble de plus en plus difficile pour la une de rentabiliser son divertissement phare, dont les recettes publicitaires diminuent par conséquent (1,7 million d’euros par émission lors de la septième saison, contre 1,3 million lors de la huitième saison), tandis que le coût de l’émission est toujours particulièrement élevé (une saison de dix prime time est facturée environ 11 millions d’euros). Seulement, cette réduction imposée du budget de l’émission se ressent à l’image, principalement à travers les mises en scène de début de danse, souvent originales et impressionnantes lors des dernières saisons, mais malheureusement régulièrement réduites à de simples éléments de décors matérielles qui n’apportent plus autant de crédibilité et de magie aux scénographie des danses qu’auparavant. Il faut d’ailleurs souligner le fait qu’il est dommage que la production semble préférer préserver le budget conséquent alloué aux salaires des juges et candidats (budget qui atteint un peu plus de 100 000€ pour les juges) plutôt que celui concernant les mises en scène du programme, qui a pourtant son importance dans un divertissement mettant en avant la danse, qui plus est qui contribue à la qualité et à la notoriété de l’émission.




Ainsi, au vue des audiences relativement stables du programme (entre 4,6 et 3,8 millions de téléspectateurs cette saison), cette nouvelle saison nous rappelle surtout que les danseurs et danseuses de l’émission constituent le véritable pilier du programme, de par leur talent et le capital sympathie engrangé au fil des saisons, sans lesquels l’émission n’aurait pas connu un tel succès.

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